Rabat, La fusion SNI-ONA est "un tournant stratégique", qui ne peut être explicité par une approche purement financière, indique M. Mouatassim Belghazi, président de l'ONA, qui compte créer avec la Société nationale d'investissement (SNI) un holding d'investissement non coté à la Bourse. La SNI et l'ONA avaient annoncé, jeudi dernier, une réorganisation de leurs holdings visant la création d'un holding d'investissement unique non coté, à travers le retrait de la cote des deux entités, suivi de leur fusion. Le nouvel ensemble agira en tant qu'actionnaire professionnel, catalyseur de création de valeur dans des entreprises leaders et incubateur de projets structurants. Cette réorganisation reflète l'évolution de la vocation du groupe ONA qui passe d'un groupe multi-métiers à un holding d'investissement, précise M. Belghazi dans une interview au quotidien "Aujourd'hui le Maroc", publiée mardi. Il s'agit d'un métier nouveau pour le Maroc, que l'ONA a déjà eu l'occasion d'exercer à travers ses participations à la SNI, souligne M. Belghazi, estimant que c'est un métier qui a vocation à se développer dans le Royaume, comme cela a été le cas dans les marchés développés où l'implication d'actionnaires professionnels au sein des organes de gouvernance apporte un accompagnement qualitatif en termes de pilotage stratégique. Le pilotage opérationnel direct de sociétés matures aux côtés de métiers en développement disperse les énergies du holding et altère l'efficacité de son accompagnement des métiers en construction, qui demeure sa mission première, explique-t-il. La marge de manoeuvre et les conditions nécessaires pour jouer pleinement le rôle d'actionnaire professionnel sont garanties par le nouveau schéma de fonctionnement qui sera mis en place à travers la réorganisation de la SNI et de l'ONA. "En cédant le contrôle des entités matures, nous remettons le gouvernail aux mains du management des sociétés qui est responsable devant le marché et ses différents actionnaires. Notre rôle à nous, d'actionnaire professionnel, nous l'exercerons, comme c'est le cas d'ailleurs, à travers le conseil d'administration et les organes de gouvernance qui en découlent", précise M. Belghazi. Le retrait des deux holdings tout en maintenant les filiales en Bourse vise avant tout à neutraliser la cotation simultanée de la mère et des filles, qui fausse la représentativité de l'ensemble sur la cote, souligne-t-il, ajoutant que ce retrait conférera, par ailleurs, au holding, issue de la fusion SNI/ONA, la souplesse et la réactivité nécessaires au bon exercice de sa mission.