Rabat- La campagne agricole 2009-2010 au Maroc s'annonce prometteuse à la faveur des dernières pluies, qui se sont abattues sur l'ensemble des régions du Royaume et qui rendent à portée de main l'objectif fixé par la loi de finances 2010 (60 millions de qx). Le Maroc a reçu au 11 février quelque 371 mm de pluies, soit une hausse de 64 % par rapport à une année normale (226 mm) et une baisse de 20 % par rapport à la campagne précédente (466 mm) à la même date, selon le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime. Ces précipitations, qui représentent 102% du cumul reçu en une année normale, auront sans nul doute un impact très favorable sur les différentes cultures. Elles permettront l'achèvement des travaux d'installation des cultures d'automne (céréales, légumineuses alimentaires, fourrages,à) dans des conditions favorables et leur levée dans des conditions satisfaisantes, estiment les responsables du département de l'Agriculture. Hausse des superficies seméesen céréales d'automne Ces pluies, bien qu'elles aient causé des inondations dans plusieurs régions, profiteront également au développement végétatif notamment de l'oignon conduit en bour et de la pomme de terre et à l'installation des nouvelles plantations fruitières, et à l'amélioration des calibres des agrumes et de la teneur en huile de la production oléicole pendante. Elles permettront aussi le bon démarrage de la végétation naturelle des parcours et des jachères pour un meilleur affouragement du cheptel. Selon les données du département de l'Agriculture, la superficie totale semée en céréales d'automne s'est élevée à 4,7 millions ha, dont 360.000 ha en irriguée et 950.000 ha par semoir, soit une hausse de 6 pc par rapport à la situation du 15 janvier dernier (4,42 millions ha) et une baisse d'environ 6 pc comparativement à la moyenne des cinq dernières campagnes à la même date (5 millions ha). La baisse concerne essentiellement l'orge et par conséquent, une culture qui pourrait être rattrapée par l'installation des cultures de printemps, explique-t-on de même source. Pour sa part, la superficie totale consacrée aux fourrages et légumineuses a atteint 655.000 ha, dont 410.000 ha en fourrages, soit une hausse de 19 % comparativement aux réalisations de la première quinzaine de janvier 2010. Des retombées bénéfiques sur les retenues des barrages Outre un effet positif sur le secteur de l'agriculture, ces précipitations ont permis surtout de renforcer les eaux stockées dans les différents barrages du Royaume, dont certains affichent un taux de remplissage de 100 pc, ce qui ne manquera pas d'avoir des répercussions positives sur l'agriculture irriguée. Les réserves globales en eau des barrages ont atteint au 11 février courant 14,25 milliards m3 contre 12,48 milliards m3 une année auparavant. Dans les barrages à usage agricole, ces réserves se sont élevées à environ 12 milliards m3, contre 10,6 milliards lors de la campagne précédente à la même date. Ces pluies ont ainsi permis au taux global de remplissage de varier entre 80 % et 100 %. Ce taux dépasse les 86 % dans les barrages à usage agricole dans l'ensemble des périmètres irrigués. Les apports d'eaux dans l'ensemble des barrages que compte le Maroc se sont élevés à 3,9 milliards de m3, dont 3,45 milliards dans les barrages à usage agricole, notamment dans les périmètres de Moulouya (85 % à 96 %), Gharb (58 % à 92 %), Loukkos (68 % à 90 %), Massa (37 % à 88 %) et Tadla (66 % à 88 %). La situation dans les barrages à usage agricole permet ainsi de répondre aux besoins en eau durant le reste de la campagne en cours et d'assurer une bonne réserve en eau d'irrigation pour les prochaines campagnes agricoles, précise-t-on au département de l'Agriculture. Une amélioration notable a été également enregistrée au niveau de la nappe phréatique permettant une augmentation des disponibilités en eau d'irrigation et une économie importante en matière de frais de pompage. Un état satisfaisant des parcours dans les zones agro-pastorales Le ministère de l'agriculture note, par ailleurs, un "état satisfaisant à moyen" des parcours au niveau des principales zones agro-pastorales. Il s'attend à un bon démarrage suite aux dernières précipitations abondantes, sauf pour les parcours du Sud-Est et du Sud. Cet impact positif sur les zones agro-pastorales s'est répercuté sur les prix des aliments de bétail produits localement, ainsi que sur ceux des animaux, viandes rouges, et les produits avicoles. Le département de l'Agriculture, qui fait état d'une baisse des prix des aliments de bétail, relève également un recul des prix allant de 5 à 10 % des caprins et ovins et des produits avicoles, notamment après l'Aïd Al Adha. Cette baisse des prix s'explique par une offre importante et une stagnation de la demande, précise le ministère.