D'après les hypothèses retenues par le Crédit agricole dans le cadre d'un travail de simulation, la production globale serait comprise entre 74 millions de qx (scénario normal) et 83 millions de qx (scénario optimiste). Une bonne année en perspective. La campagne céréalière 2003-2004 a démarré dans de bonnes conditions pluviométriques sur les trois premiers mois, mais a été malheureusement altérée par une période sèche de près de 70 jours, ce qui s'est répercutée négativement sur l'état végétatif des céréales. Les pluies de fin février et de mars ont redonné de l'espoir à une campagne qui commençait à être compromise. L'état végétatif à fin mars 2004, mesuré aussi bien par le Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) que par une appréciation menée sur le terrain par notre réseau régional, se présente comme suit : bon (44%), moyen (39%), mauvais (17%). Dans une note détaillée sur cette simulation, dans son bulletin mensuel d'avril 2004, les analystes du Crédit agricole estiment que la récolte aurait pu dépasser largement les 90 millions de quintaux s'il avait plu au mois de janvier, d'où l'intérêt de promouvoir à grande échelle l'irrigation dite d'appoint ou de complément. «Maintenant que la campagne s'annonce globalement bonne, il faut espérer que les pertes au niveau de la moisson et du stockage seront limitées, que le niveau des prix sera à la hauteur des ambitions des producteurs, et que les criquets ne viendront pas jouer les troubles fêtes», est-il estimé. La superficie semée en céréales d'automne a atteint 5.318.000 ha soit +4% par rapport à la moyenne enregistrée sur les 5 dernières années. La sole irriguée consacrée aux céréales (400.000 ha) représente à peine 7,8% ; elle est similaire à celle réalisée durant la campagne 2002-2003. La structure de la superficie emblavée par espèce est pratiquement identique à la moyenne des 5 dernières années (blé dur : 21%, blé tendre : 35%, orge : 43%). La pluviométrie de cette année a été caractérisée principalement par des mois d'octobre, de novembre et de décembre pluvieux, avec près de 100 mm chacun, ayant encouragé les semis précoces. Une période sèche de près de 70 jours (du 12 décembre au 19 février) généralisée sur l'ensemble du Royaume, à l'exception de quelques régions telles que le Gharb-Nord et le Fès-Saïss qui avaient reçu quelques pluies intermittentes au mois de janvier. Ceci, conjugué à la baisse des températures et la gelée, a freiné la croissance des céréales et affecté considérablement leur état végétatif dans plusieurs régions, notamment au niveau des sols légers et des semis tardifs. Le doute sur le sort de la campagne commençait à s'installer sérieusement. Par contre, les pluies de la dernière décade de février ont redonné de l'espoir aux producteurs agricoles ; la pluviométrie de mars et d'avril a confirmé définitivement la sauvegarde de la campagne céréalière 2003-2004.Enfin, les pluies de fin de cycle (fin avril – début mai) pourraient avoir des effets relativement négatifs sur les semis précoces. Le cumul pluviométrique moyen à l'échelle nationale, enregistré du 1er septembre 2003 au 31 mars 2004, s'élève à 415 mm contre 320 mm en année normale (moyenne des 5 dernières années), soit un excédent de 23%. Rappelons que ce dernier avait atteint 57% au mois de décembre. Selon les arguments du Cérdit agricole, l'absence de pluies sur près de 70 jours successifs, associée à une baisse des températures et à la gelée, s'est répercutée négativement sur l'état végétatif des céréales. La situation aurait été meilleure s'il avait plu au mois de janvier. En zones bour , l'état végétatif au niveau des Directions de réseau du crédit agricole, mesuré aussi bien par le CRTS que par l'appréciation sur le terrain, est globalement satisfaisant dans les DR du Gharb-nord, Fès-centre-nord et Meknès-Tafilalet, moyen dans les DR de Rabat-Zemmour-Zaer, Oriental et Chaouia-Tadla et moins satisfaisant dans les DR de Tensift-Doukkala et le Sud. Le détail est donné dans les tableaux ci-après : En zones irriguées, l'état végétatif est supposé bon dans 70% des cas et moyen dans 30% des cas, en raison essentiellement de modes de conduite non optimisées.