Rome- Le Sommet Mondial sur la sécurité alimentaire s'est ouvert lundi matin à Rome avec la participation du Premier ministre, M. Abbas El Fassi, qui représente SM le Roi Mohammed VI à cette importante rencontre destinée à donner une nouvelle impulsion à la lutte contre la faim et la malnutrition dans le monde. La séance d'ouverture du Sommet a été marquée notamment par les interventions du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, et du directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), M. Jacques Diouf, qui ont insisté sur l'urgence de la situation prévalant dans de nombreuses régions de la planète où des populations se chiffrant à 1,2 milliard de personnes, soit le sixième de l'humanité, souffrent des affres de la faim. Ils en ont appelé à la solidarité internationale et à une plus grande implication des pays développés pour aider les pays pauvres à faire face à la crise multidimensionnelle qui les frappe de plein fouet et dont la faim est l'une des manifestations les plus dramatiques. La pénurie alimentaire et la malnutrition figurent en bonne place dans les préoccupations des dirigeants politiques de la planète depuis la flambée, l'année dernière, des cours des denrées alimentaires. Depuis lors, les cours des denrées alimentaires de première nécessité comme le riz, le maïs et le blé ont certes quelque peu baissé, mais dans les pays en développement, ils demeurent à un niveau élevé et pour plusieurs experts, de nouvelles hausses semblent inévitables. Selon les statistiques fournies par la FAO, qui accueille ce Sommet de trois jours, un enfant meurt de malnutrition toutes les six secondes alors même que la planète produit plus de denrées qu'il n'en faut pour nourrir tous ses habitants. Ainsi, les récoltes de céréales devraient être en 2009 les deuxièmes plus importantes jamais enregistrées, et ce après un millésime 2008 record. L'Organisation onusienne souligne que le combat contre la faim peut être remporté, appelant tout de même à l'accroissement de la production agricole de 70 %pour pouvoir nourrir plus de 9 milliards d'habitants que comptera la planète en 2050. La FAO chiffre cependant les besoins d'investissements des pays en développement dans le cadre de l'Aide publique au développement à environ 44 milliards de dollars par an (contre 7,9 milliards aujourd'hui), auxquels devront s'ajouter des financements des budgets nationaux et des investissements privés dans l'agriculture primaire et les services. Trois tables rondes seront organisées dans le cadre du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire dont la présidence sera assurée par le président du Conseil italien, M. Silvio Berlusconi. La première traitera des moyens de réduire au maximum l'impact négatif des crises alimentaire, économique et financière sur la sécurité alimentaire mondiale. La deuxième table ronde se penchera sur la mise en œuvre de la réforme de la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire. Quant à la troisième, elle discutera de l'adaptation au changement climatique et son atténuation et des défis auxquels font face l'agriculture et la sécurité alimentaire.