Après plus de dix ans de résultats négatifs, entrecoupés d'une petite étincelle à la CAN tunisienne en 2004, l'équipe nationale sera encore une fois absente de la Coupe du Monde, une troisième fois d'affilée. La dernière participation remonte à 1998. Afin d'y voir plus clair dans une situation, qui à première vue semble incompréhensible voire inexplicable, nous avions sollicité votre avis sur la question suivante lors notre dernier sondage: « Quelles sont les raisons de l'échec ? ». Encore une fois les internautes semblent avoir mis le doigt sur ce qui semble être les vrais motifs de la débâcle. Les joueurs : Un jardin d'enfants Malgré les événements qui ont précédé le dernier match de l'équipe nationale, les 1300 participants à notre sondage ne font pas, à tort ou à raison, des joueurs, les boucs émissaires de la déroute de l'équipe du Maroc. En effet Seulement 17% d'entre vous pensent que les Hadji, Allioui ou autre Boussoufa sont les vrais responsables de cette inexplicable déroute. Si ces trois éléments censés montrer la voie du succès ont brillé par leurs déclarations tonitruantes, par leur refus d'appliquer les consignes du coach et surtout par une insolence envers tout le public marocain, en revanche ce dernier ne semble pas vouloir lui faire porter le chapeau. Ces joueurs, ont, par leurs agissements, contribué à détériorer une ambiance, déjà bien délètère au sein du groupe et leurs actes doivent être condamnés. La sélection appartenant à tout un pays, il est de ce fait inadmissible qu'elle soit prise en otage par un groupe de joueurs. Cependant, la responsabilité principale de l'échec trouve son origine ailleurs. Hélas, le mal est bien plus profond que ça!… Les entraineurs : Les dindons de la farce une des maladies sournoises qui rongent notre équipe nationale et le football marocain en général est cette facilité avec laquelle la fédération et les clubs se séparent des techniciens. En championnat, rares, très rares sont les clubs qui donnent la possibilité à un entraineur (marocain ou étranger)d'aller jusqu'au terme de ses objectifs, de former un groupe, de le conduire et de l'encadrer pour plusieurs saisons. Le "remerciement" du coach intervient souvent comme solution pour améliorer le rendement d'une équipe. Singulière analyse, qui ne peut conduire qu'à une perpétuelle séries de mauvais résultats et de frustrations diverses. Le plus étrange est que lorsque l'opportunité est donnée aux entraineurs de rester à la tête de leurs équipes au-delà de quelque mois ou de quelques années, les résultats ne se font souvent pas attendre…Mehdi Faria en place de 1984 à 1988 a réussi après deux ans à écrire avec les Bouderbala, Timoumi, Zaki et d'autres, l'une des plus belles pages du football marocain. La génération de 1998 dirigée par Henri Michel durant 4 ans a fait un parcours plus qu'honorable en coupe du monde et ce, deux ans seulement après la nomination du français. Sans parler de Zaki Badou, qui dans le même laps de temps, à réussi à faire sortir des millions de marocains dans les rues après avoir propulsé le Mountakhab en finale de la CAN… Pourquoi alors s'obstiner à changer de coach au moindre faux pas? Conscients que le mal ne vient pas des entraineurs mais de leur fréquent changement, seulement 15% des participants ont désigné ce phénomène comme la raison majeure de l'échec. Quand au staff actuel, seulement 12% lui font porter le chapeau et ceci semble logique. Dans de telles conditions, seul un miracle aurait pu permettre à Moumen et ses adjoints de réaliser une prouesse pour satisfaire un public frustré. Si quelques questions restent posées sur la finalité et la stratégie de la fédération derrière la mise en place d'un quatuor à la tête de la sélection, la responsabilité de ce dernier dans le fiasco reste limitée. La fédération : Coupable de tous les maux Encore une fois, le public marocain met sa fédération devant le fait accompli. pour 32% des sondés, la FRMF a été désignée coupable , il n'en demeure pas moins qu'elle reste l'instance par excellence pour faire bouger les choses et arrêter l'hémorragie. Une fédération faible, mal organisée, qui manque à son devoir d'utilité publique ne peut qu'entraîner et amener des résultats calamiteux. Une fédération forte, ferme, rigoureuse et intègre, se doit de respecter un public en faisant prospérer ce sport et dynamiser un secteur, très lucratif sous d'autres cieux. Si ce jugement et cet état de fait n'est nullement endossable par Ali Fassi Fihri et du bureau fédéral, il reste que ces messieurs doivent prendre les affaires en mains avec beaucoup de sérieux et d'abnégation pour nous éviter de nouvelles déceptions à l'avenir. Les marocains : "Et si on s'interessait à autre chose ?" Malgré l'engouement des supporters pour leur équipe à chacune de ses sorties, et toute la passion qu'ils éprouvent pour le footbal, 22% des participants semblent se désinteresser de tout ce qui touche au sport roi au Maroc. Un résultat que confirment les tribunes vides, l'état des infrastructures (certains stades toujours en chantier), des services insuffisants à la disposition du public, les motivations de certains joueurs, à tous les niveaux, ou encore les intentions ambigues de certains dirigeants.