Naples, Le ministre de l'Equipement et des Transports. M. Karim Ghellab, a mis l'accent, mercredi soir à Naples (Sud de l'Italie), sur les moyens financiers "considérables" que requiert la réalisation d'infrastructures de transport, évoquant l'exemple du Maroc où les investissements dans ce domaine ont été multipliés par quatre par rapport à il y a une dizaine d'années. E.S de la MAP Amina Benlahsen Un montant de 11 milliards d'euros est en effet prévu à cette fin au cours de la période 2008-2012, a précisé le ministre qui intervenait dans le cadre de Journées internationales sur la dimension extérieure des réseaux transeuropéens de transport RTE-T 2009, ouvertes dans l'après-midi. M. Ghellab, qui développait le thème : "Financement au-delà des frontières de l'Union Européenne", a, tout en se félicitant de la contribution "significative" de l'Union européenne (UE) à cette entreprise, relevé le "grand décalage" entre les besoins de financement réels et les moyens mis à disposition et ce, en dépit des efforts déployés par les pays du Sud pour la réalisation de leurs programmes d'infrastructures. Le ministre a cité, dans ce cadre, le projet de la ligne de train à grande vitesse entre Tanger et Casablanca pour laquelle les travaux vont commencer au cours des prochains mois. Tout en soulignant le caractère prioritaire de ce projet pour le Maroc, M. Ghellab a rappelé qu'il se situe sur l'axe Algesiras-Tanger-Casablanca-Agadir et au-delà vers le sud retenu dans le cadre de l'exercice d'extension du RTE-T. Après avoir évoqué les difficultés entravant la contribution de l'Union européenne au financement de ce projet, M. Ghellab a observé que "cet exemple et tant d'autres dans la région méditerranéenne démontrent, si besoin est, le gap que nous devons ensemble essayer de combler". Le ministre a, à cet égard, mis en garde contre l'augmentation des écarts en matière d'infrastructures entre les deux rives de la Méditerranée si de nouvelles ressources et solutions innovatrices n'étaient pas définies. Il a aussi insisté sur l'intérêt des axes et projets retenus par le passé pour assurer une meilleure cohésion régionale, faciliter et développer les échanges entre l'Union Européenne et ses voisins et favoriser le développement économique des régions concernées. Ces axes et projets, bien que se situant au-delà des frontières physiques de l'Europe, sont devenus des priorités communes aussi bien pour l'Union européenne que pour les pays voisins concernés, a-t-il fait observé. M. Ghellab a, par ailleurs, évoqué "les attentes à la hauteur des ambitions" fondées sur l'Union pour la Méditerranée (UMP) en tant que cadre prometteur de coopération entre le Nord et le Sud. Il a mis l'accent, à cet égard, sur la nécessité de mobiliser des "moyens à la hauteur du volontarisme des objectifs " tracés pour éviter des "frustrations" comme celles générées, en dépit du bilan non négligeable établi, par le processus de Barcelone. Les moyens financiers de l'UE consacrés à la Méditerranée restent très limités par rapport à ceux accordés à d'autres régions et sont de nature à creuser les écarts dans le domaine des infrastructures entre les deux rives, a mis en garde le ministre. Il a précisé, à ce propos, que l'aide de l'UE accordée aux pays MEDA ne dépasse pas 5 euros/hab/an alors que pour les pays de l'Est de l'Europe, elle était de l'ordre de 50 euros/hab/an jusqu'à 2007 et de l'ordre de 400 euros/hab/an depuis cette date, à l'adhésion de ces pays à l'UE. Le ministre a estimé nécessaire pour la période allant jusqu'à 2013, d'augmenter la part des infrastructures de transport dans la programmation de l'aide de l'Union Européenne et au-delà de 2013, d'éviter d'agir de manière tendancielle avec des croissances linéaires à un seul chiffre du montant consacré à la Méditerranée. "Nous parlons du besoin d'augmenter l'aide consacrée à la méditerranée sept à dix fois", a-t-il affirmé. M. Ghellab a conclu en réitérant son appel aux pays du Groupe des Ministres de Transports des pays de la Méditerranée Occidentale (GTMO 5+5) et à la commission européenne en vue d'établir un programme - y compris son financement- pour développer le réseau transméditerranéen de transports, similaire au programme existant pour le réseau transeuropéen de transports. Dans le cadre de ces Journées, organisées par la Commission européenne, le ministère italien des Infrastructures et des Transports et la présidence suédoise de l'Union européenne, M. Ghellab participera également à une table ronde sur le thème : "Forum euro-africain de transport : vers un nouveau partenariat dans le domaine des transports". Les participants à ces journées, qui se déroulent sous le thème central : "L'avenir des réseaux transeuropéens de transport: construire des ponts entre l'Europe et ses voisins", analysent, deux jours durant, divers aspects liés à la dimension extérieure des réseaux de transport en Europe, au regard des liens avec les pays voisins et en accordant une attention particulière à la dimension Afrique.