Mirages», est un film d'aventure fantastique. Pourquoi avez-vous choisi d'explorer ce genre? C'est le genre qui correspond à mon genre par excellence. J'aime particulièrement le cinéma d'horreur qui s'inspire du fantastique. J'ai de plus grandi avec ce type de cinéma. Aujourd'hui, à travers la réalisation, j'ai besoin de faire ce cinéma, afin d'exorciser quelque chose : j'ai des envies d'images, de personnages, de situations inscrites dans le fantastique, étroitement liés à ce genre. Très jeune, j'ai été profondément marqué par le premier «Freddy», je devais avoir sept ou huit ans.Ensuite le film «Gremlins», a été pour moi, un vrai choc visuel, je le trouvais génial ! Enfant, on a tendance à fantasmer davantage le poids des images. J'aime des réalisateurs comme Guillermo Del Torro, Jo Dante, Paul Verhoeven, dont «Robocop» est un chef d'œuvre. Spielberg, reste la référence en son genre. Dans vingt ans, on l'étudiera, comme on le fait aujourd'hui avec Hitchcock. Et le film de genre permet d'évoquer en filigrane des thèmes socio-politiques forts : placer cinq candidats en plein désert est une métaphore, un reflet entre le désert et la société. Le désert incarne aussi un personnage à part entière… Oui. Le désert est particulièrement ciné génique. Il est le personnage principal de «Mirages», l'explorer me tenait à cœur. L'idée était de faire, toutes proportions gardées, comme dans le film de Stanley Kubrick, «Shining», avec l'Hôtel Overlook, qui y est un personnage. C'est un hôtel qui va faire souffrir l'esprit du personnage de Jack Nicholson dans ce film. Ici, le désert va pousser les différents personnages à bout et par là-même, leur faire révéler leurs véritables personnalités : les plus faibles, seront les premières victimes. Le désert provoque pour chacun d'entre eux, des visions, car, il les connaît et tente de les manipuler. Nous avons une chance inouïe au Maroc, les paysages sont très variés entre la montagne, le désert, l'océan. C'est un pays où l'on peut aisément tourner «Le Seigneur des anneaux». C'est une des principales raisons pour lesquelles le Maroc abrite de nombreux tournages internationaux… Absolument. En tournant à Ouarzazate, j'ai réalisé combien nous avons de compétences avérées dans le domaine. C'est une aubaine, avec le temps, le cinéma marocain sera amené à explorer son potentiel de façon plus large. Notamment en termes de genre cinématographique ? Oui. Nous pouvons apporter une diversité, des films de divertissement. Pourquoi le spectateur marocain ne pourrait-il pas voir un film de genre marocain? On est tenté de se tourner vers l'international alors que l'on peut ouvrir la voie à ce cinéma ici. Il y a une réelle demande dans le monde pour le cinéma de genre et nous arrêterons d'avoir des complexes. La bande-annonce de «Mirages», a été projetée lors de la 63e édition du Festival de Cannes. Quels ont été les retours? Très encourageants. Le teaser est signé par Xavier Collet, issu du jeu vidéo. Pour un film d'ambiance, les sons et l'image sont complémentaires et nécessitent un travail particulier. Des distributeurs, des producteurs et des journalistes étrangers nous ont félicités et sont enthousiastes pour l'avenir du film. Il s'agit de plus, du premier film de genre marocain, auquel on peut lui donner sa chance à l'étranger. Une première projection devrait avoir lieu à la rentrée. Le film est une coproduction entre le Maroc et la France.