Mezouar : «Il n'y a pas entre les mains de l'IGF des dossiers qui nécessitent le recours à la justice». Les propos du ministre des Finances ne sont pas sans rappeler ceux de son collègue de la Justice. Le 15 juin, Mohamed Naciri, répondant à une question orale du groupe fédéral (FDT) sur les suites judiciaires à donner au rapport de la Cour des comptes, déclarait sans ambages «N'attendez pas de moi que je sois impulsif. Il y a des règles juridiques à respecter». Dans sa plaidoirie, le ministre de la Justice renvoyait la balle dans le camp de la Cour des comptes, précisant que c'est au procureur du roi près cette cour d'initier le premier pas et ce en adressant au ministre de la Justice des dossiers bien ficelés afin que son département puisse entamer la seconde phase de la poursuite judiciaire. Naciri déclarait devant les conseillers qu'il «n'a reçu aucune demande de cette nature de la part du procureur du roi près la Cour des comptes». Les dilapidateurs des deniers publics n'ont qu'à dormir tranquillement sur leurs biens mal acquis. Les irrégularités soulevées par la Cour des comptes ou encore par les inspecteurs de l'Inspection générale des Finances, demeurent jusqu'à nouvel ordre sans aucune poursuite judiciaire. Elles peinent à se frayer un chemin vers les bureaux des juges. Telle une patate chaude, chacun la refile à l'autre. Une situation qui, sauf coup de théâtre, est appelée à durer. Un statu quo qui arrange bien entendu les prévaricateurs. Les propos du ministre des Finances ne sont pas sans rappeler ceux de son collègue de la Justice, le 15 juin à la Chambre des conseillers.