Le 26 juin 1945 a été signée la Charte, l'instrument constitutif de l'Organisation des Nations unies. Elle fixe les droits et les obligations des Etats membres et porte création des organes et des procédures. Les représentants de 50 pays s'étaient réunis à San Francisco pour ratifier le texte de la Charte donnant ensuite naissance à l'ONU en octobre de la même année. On est au lendemain de la fin de la 2e Guerre mondiale. L'euphorie est générale chez les vainqueurs des nazis comme chez ceux qui ont alimenté la machine de guerre des alliés de renforts humains pour une hypothétique indépendance. 65 ans après, l'ONU, «troisième âge oblige», montre des signes de faiblesse et d'essoufflement. Le cœur, qu'est l'Assemblée générale, ne bat plus comme avant. Au bord de l'infarctus, l'organisation a cédé ses prérogatives d'antan au Conseil de sécurité. Un instrument de plus au service d'une autre machine de guerre : les Etats-Unis. A quoi sert actuellement l'ONU ? Qu'est-il advenu des principes de paix et de tolérance annoncés dans sa charte ? L'Assemblée générale dans le nouvel ordre mondial si cher au président George Bush (1989-1993) assume-t-elle son rôle d'antan ? Force est de constater que cette organisation a complètement changé ses priorités du début de sa création, un 24 octobre 1945. La décomposition de l'ancien bloc de l'Est y est pour beaucoup. Depuis, l'ONU, via le Conseil de sécurité, est un instrument de trop aux services des plans et des caprices du Nouvel ordre mondial, annoncé en 1992 par le président George Bush. Il lui procure ce qui lui manque : une légitimation de ses visées expansionnistes via des procédés qualifiés de «légaux», d'autant plus que l'ONU, depuis sa création, se veut le dépositaire de la légalité internationale. Forte de ce droit, cette organisation est en première ligne de tous les combats engagés par l'administration américaine. Une participation qui certes prend des formes différentes mais dont l'efficience ne souffre d'aucune équivoque. Embargo hermétique économique comme dans le cas de l'Irak depuis 1991 jusqu'en mars 2003, date de l'invasion américaine de ce même pays. En 1992, un embargo aérien, militaire et pétrolier fut décidé par le Conseil de sécurité des Nations unies contre la Libye. Le prétexte : Tripoli avait refusé d'extrader deux de ses ressortissants accusés par Londres et Washington d'être à l'origine de l'attentat de Lockerbie en 1988 contre un avion de la compagnie américaine PAN AM. Après les attentats du 11 septembre, l'ONU est engagée dans la guerre contre le terrorisme menée par le président George W. Bush (2001-2009). C'est ainsi que l'ONU, via le Conseil de sécurité, légitime les invasions des Etats-Unis comme c'est le cas en 2001 en Afghanistan suite aux attentats du 11 septembre pour, dit-on, chasser les troupes d'Al Qaïda de ce pays ou encore celle de l'Irak en 2003. Actuellement, c'est l'Iran qui est dans le collimateur. En attendant un passage à l'action militaire, Washington élargit doucement mais sûrement le champ des sanctions contre Téhéran. Le 9 juin, l'ONU, via le Conseil de sécurité, a resserré davantage l'étau sur l'Iran en adoptant à l'unanimité de nouvelles sanctions. Des sanctions, comme c'étaient les cas avec l'Irak, la Libye et l'Afghanistan, qui ont le même auteur : les Etats-Unis. Légitimer les plans d'invasions américaines, via des résolutions du Conseil de sécurité, n'est pas le seul rôle que l'ONU assume pour le compte du pays de l'Oncle Sam. Une fois que la machine de guerre américaine cesse de cracher le feu, l'ONU prend le relais : Déploiement des casques bleus ou une force internationale pour maintenir la nouvelle donne sur le terrain et un autre déploiement des troupes du HCR (Haut commissariat aux réfugiés) pour apporter soutien alimentaire et médical aux réfugiés, ceux épargnés par la machine de guerre américaine. L'ONU des petits projets