Le Bureau central de l'AMDH a exprimé, officiellement, ses contestations contre la décision de la 2e Chambre de suspendre ses travaux, le 8 juin. L'AMDH «condamne l'utilisation d'une instance constitutionnelle – la Chambre des conseillers – comme instrument de protestation contre l'association». C'est en gros l'objet d'une lettre ouverte que la présidente de l'AMDH, Khadija Reyadi, vient d'adresser au président de la deuxième Chambre, Mohamed Cheikh Biadillah. «Nous vous exprimons notre protestation contre un antécédent grave illustré dans la levée des travaux de la Chambre pendant 10 minutes comme signe de protestation contre l'Association marocaine des droits humains», écrit notamment le Bureau central de l'association dans cette missive adressée à l'institution parlementaire. L'allocution de Driss Radi, à l'origine de cette initiative de la Chambre, est «constituée de propos mensongers visant à impliquer la Chambre des conseillers dans une position dont l'aspect est la défense de la Nation et de l'unité territoriale et dont l'essence consiste à s'opposer aux droits humains selon leur conception universelle», s'indigne l'ONG. Pour sa part, la conseillère UMT, Khadija Rhamiri a décidé d'adresser une lettre de protestation similaire au président de la Chambre. Dans cette missive datée du 15 juin, la parlementaire estime que «la Chambre a commis une faute grave en se laissant convaincre par des propos irresponsables (d'un conseiller) et décidant de suspendre ses travaux sans se donner la peine d'écouter la version de l'autre partie (l'AMDH) ni celle des parlementaires présents». Cet acte, prévient Rhamiri, «risque de faire office d'une première et faire de la Chambre un espace, pour tous ceux qui en éprouve le désir, de régler des comptes et faire passer des positions qui servent leurs intérêts». Cela d'autant fait noter la conseillère que la Chambre a agi en réponse à un simple «droit d'informer». L'intervention, du 8 juin, de Driss Radi, président du groupe RNI-UC, est intervenue quelques jours à peine après de virulentes critiques adressées par le chef du gouvernement Abbas El Fassi à l'AMDH lors du Congrès de la jeunesse de son parti tenu le 4 juin. Dans les deux reprises, l'AMDH est accusée de se faire porte-voix, lors de son 9e congrès, des séparatistes du Polisario. Ce à quoi l'ONG rétorque que «concernant le conflit du Sahara, le Congrès exprime son mécontentement du fait que ce conflit a duré depuis des décennies avec tout ce qui en résulte comme victimes, le gaspillage de ressources économiques, et entraves à l'édification de l'unité du Maghreb souhaitée».