La galerie de la CMOOA à Rabat abrite jusqu'au 31 juillet l'exposition de l'artiste-peintre franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah. L'artiste franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah expose ses œuvres récentes à partir du 9 juin à la galerie CMOOA à Rabat. Pour sa toute première exposition solo au Maroc, Zoulikha Bouabdellah investit cet espace jusqu'au 31 juillet avec des installations, des vidéos et des photos. Née en 1977 à Moscou, cette artiste grandit dans la capitale algérienne jusqu'à l'âge de seize ans. En 1993, alors que la guerre civile éclate, sa famille se résout à quitter l'Algérie pour s'installer en France. Elle est diplômée en 2002 de l'École nationale supérieure d'Arts de Cergy. Ses œuvres jouent sur la dualité et le déséquilibre des cultures, leurs fusions et leurs capacités à transcender les frontières. Elle a obtenu divers prix dont l'Abraaj capital Prize à Dubaï en 2008 ainsi que le Meurice for contemporary art prize à Paris la même année. Elle figure dans diverses collections publiques et privées dont le Centre Georges Pompidou à Paris et la Fondation Sindika Dokolo en Angola. Selon le critique d'art Marc Lenot, Zoulikha Bouabdellah cultive les mots d'amour. Ces œuvres jouent sur la dualité et le déséquilibre des cultures, leurs fusions et leurs capacités à transcender les frontières. «Dans ces ébauches calligraphiques, la graphie devenait parfois forme, on devinait ici un nuage, ailleurs un élan. Toutes ces feuilles juxtaposées composaient une mosaïque de discours amoureux, qui furent ensuite dispersés, communauté éclatée d'amours disséminées chez collectionneurs, galeries et musées, mais qu'un fantôme commun toujours relie». Pour Marc Lenot, l'artiste, à travers son travail sériel sur le signe, son sens et son empreinte, a l'ambition de créer elle aussi une forme à vocation universelle. «Les mots rouges et noirs, masculins et féminins, se combinent et s'accouplent, mots mis en formes comme des corps en congrès», souligne le critique dans le texte de présentation du catalogue de l'exposition. L'artiste, elle, témoigne que son objectif est de nommer ce qui n'est pas nommé. «Montrer ce qui n'est pas montré, lier ce qui est isolé : mon travail repose sur cette notion et sur un mode d'emploi qui procède par transgression des interdits et des inavoués». q.c