Vous êtes ici : Actualités / Economie / Les industriels démoralisés «Un industriel sur deux déclare une baisse de la production après l'avoir indiqué en hausse au cours du mois de juin, le solde d'opinion étant passé de 21 à -25 », informe la dernière enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib (BAM) sur l'industrie au titre du mois de juillet 2013. Les résultats constatés ne trompent pas sur la réalité industrielle du pays et ses capacités à se remettre. Le moral des industriels est tellement en baisse que c'est la première fois depuis plusieurs mois que le taux d'utilisation des capacités de production affiche une nette contraction. Il est tombé à 69% après 72% au mois de juin. C'est ainsi que 57% des entreprises sondées ont déclaré une baisse de leur production. Une évolution généralisée qui touche quasiment toutes les branches d'activité qui auraient marqué un repli à l'exception de celle des industries électriques et électroniques qui auraient augmenté, selon 56% des enquêtés. En glissement annuel, les industries agro-alimentaires, chimiques para-chimiques, mécaniques et métallurgiques auraient vu leur production diminuer, d'après les industriels interrogés, respectivement de 52%, 54% et 61%. Les opinions quant à la branche « textile, habillement et cuir» sont restées divisées entre 43% qui déclarent une stagnation et 36% une hausse de la production. la baisse de la production n'a pas impacté le niveau des ventes Le repli de l'activité industrielle est facilement observable en se référant à la consommation énergétique du pays, thermomètre de l'activité économique par excellence. D'ailleurs, les chiffres officiels font état d'une régression de l'utilisation de l'énergie destinée au secteur industriel comme le montre la contraction de 5,5% de la consommation hors régies. D'après la dernière note de conjoncture du ministère des Finances, la consommation de l'électricité s'est contractée au cours du mois de juin dernier de 1,9% en variation annuelle. La diminution de la production industrielle observée n'a pas impacté en revanche à la baisse le niveau des ventes qui aurait enregistré une hausse selon 44% des industriels et une baisse selon 37%. C'est ainsi que la cadence des carnets de commandes serait normale selon 46% et inférieure à la normale selon 33%. Néanmoins, l'impact aurait été ressenti au niveau des nouvelles commandes. 45% des sondés reconnaissent une stagnation et 36% concluent à une baisse. D'une manière générale, le contexte économique n'est guère favorable et s'inscrit en ligne avec la détérioration de la situation macroéconomique. Un contexte marqué par une attitude d'attentisme qui laisse indécis sur toute option de s'investir dans de nouveaux projets. Mis à part les capacités limitées d'autofinancement des entreprises, les crédits bancaires à l'économie ont enregistré un additionnel de 9,3 milliards de dirhams à fin juin 2013 contre 53,9 et 34,7 milliards respectivement à la même période des années 2012 et 2011. Le trend baissier informe sur les perspectives d'évolution dans les trois mois à venir. L'enquête de la Banque centrale fait état d'un moral en berne pour les industriels sondés. «Pour les trois prochains mois, 53% des entreprises anticipent une stagnation de la production et 28% une hausse alors que pour les ventes, 46% des industriels s'attendent à une hausse et 37% à une stagnation», est-il souligné.