Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Les forces auxiliaires accusées de viol collectif Nouveau scandale de viol collectif d'une mineure à Tanger. La victime T.M., une jeune ivoirienne âgée de 16 ans. Celle-ci accuse quatre agents des forces auxiliaires de l'avoir «agressée» et «violée» le 1er août dernier dans un endroit désert, situé en dehors de la ville. L'AMDH ( Assocition marocaine des droits humains) et Chabaka (Réseau des organisations du nord du Maroc pour le développement et la solidarité) dénoncent dans un communiqué commun cette agression sexuelle qu'ils qualifient de «crime sauvage». «Ce crime sauvage à l'encontre d'une mineure migrante subsaharienne constitue un témoignage et une preuve flagrante contre les allégations diffusées par le ministère de l'Intérieur, selon lesquelles les reconduites de migrants subsahariens, opérées la semaine passée, se seraient déroulées dans le respect de la dignité humaine et de la loi», s'indignent ces organisations des droits de l'homme, qui revendiquent «l'ouverture d'une enquête et la mise en œuvre des mesures légales nécessaires». Pour rappel, le ministère de l'Intérieur avait publié la semaine dernière un communiqué dans lequel il rejette les accusations des associations. Celles-ci accusent les autorités marocaines «d'avoir fait preuve de brutalité et de violation, en procédant à des arrestations abusives et des refoulements arbitraires, notamment de femmes enceintes et de mineurs lors de plusieurs opérations de reconduite aux frontières menées dernièrement au niveau des villes de Tanger, Oujda, Nador , Al Hoceima et Ksar El Kebir». Zéro tolérance Le département de Mohand Laenser a même assuré que «les forces de l'ordre ont respecté les procédures légales». Des déclarations contestées par l'AMDH qui persiste et signe. Elle affirme que deux personnes sont décédées suite à une tentative de passage par dessus le mur de barbelés de Mélilia, d'autres sont blessées. « Les migrants arrêtés ont été tabassés avant leur refoulement vers la frontière avec l'Algérie», poursuit-elle dans son communiqué. Mardi dernier, l'ONG a organisé à Rabat un point de presse pour jeter toute la lumière sur la situation des migrants subsahraiens au Maroc. L'ONG a sévèrement critiqué «les interventions musclées des forces de l'ordre». La rencontre a été marquée par des témoignages poignants de migrants subsahariens «. Outre la violence physique, les migrants subsahariens sont également victimes de vols, d'extorsion d'argent et de leurs biens», s"indigne l'association marocaine des droits humains, qui dénonce également « le viol de femmes et de jeunes filles subsahariennes». Concernant l'affaire de la jeune ivoirienne, l'AMDH et le réseau Chabaka réclament zéro tolérance contre les abus sexuels sur les mineures et les femmes migrantes. « Non à l'impunité des responsables», exigent ces ONG qui publient même, dans leur communiqué, les numéros des plaques d'immatriculation des véhicules qui auraient été utilisés lors de l'arrestation de cette jeune adolescente agressée. L'ONG réclame ainsi « l'arrêt définitif des rafles, arrestations, tabassages, vols, refoulements collectifs, et le respet des droits des migrants au Maroc». L'AMDH appelle également les associations de migrants subsahariens à une mobilisation massive exigeant l'arrestation des coupables pour les traduire en justice. Par ailleurs, l'AMDH et le réseau Chabaka dénoncent le comportement du médecin, responsable du service des urgences à l'hôpital Mohammed V de Tanger qualifié « d'indigne» d'un professionnel de santé. « Le médecin responsable du service des urgences à l'hôpital Mohammed V de Tanger, également membre de la cellule de lutte contre la violence faites aux femmes et aux mineures n'a même pas pris la peine d'examiner la victime. Il s'est contenté d'enregistrer ses déclarations. Ce qui est contraire à l'éthique professionnelle de la médecine», s'indignent les ONG, qui réclament de l'administration de cet établissement sanitaire d'adopter « un comportement humainiste vis à vis de cette population». La réaction de la wilaya de Tanger ne se fait pas attendre. Dans son communiqué, elle rejette toutes ces accusations qu'elle qualifie de «non fondées» visant «à ternir l'image des forces de l'ordre». «Trois membres appartenant à l'AMDH et au Réseau des associations du nord se sont présentés le 6 août 2013 en compagnie de la présumée victime aux urgences de l'hôpital Mohammed Vafin de la soumettre à un examen médical», souligne dans son communiqué la Wilaya de Tanger avant de poursuivre : «le reponsable chargé de la cellule des femmes et enfants victimes de violence et après consultation a constaté que cette mineure ne porte aucune trace de violence physique ou sexuelle». La même source a ajouté que «la présumée victime a été soumise de nouveau, après que le le procureur général du Roi près la Cour d'appel a donné ses instructions à cet effet aux serices de police, à un examen médical plus approfondi qui a été effectué le 7 mois courant par des médecins spécialistes à l'hôpital Mohammed V a révélé une nouvelle fois et sans équivoque que la ressortissante ivoirienne ne porte aucune trace d'abus sexuel ou de violence corporelle».