Le Maroc prévoit des importations record de blé pour la campagne 2024-2025, atteignant 7,5 millions de tonnes, soit une augmentation de 20 % par rapport à l'année précédente, a indiqué Grain Brokers Australia dans son récent rapport. Cette hausse est principalement due à une sécheresse sévère qui a détruit les récoltes céréalières, réduisant la production de blé à 2,4 millions de tonnes, en baisse de 40,6 % par rapport à 2023, et celle d'orge à 650 000 tonnes, soit une chute de 51,9 %. Les rendements de blé et d'orge sont les plus faibles observés depuis 2007-2008 et 2016-2017 respectivement. La Russie a renforcé sa présence sur le marché marocain et pourrait surpasser la France en tant que principal exportateur de blé tendre pour la saison 2024-2025, selon les opérateurs internationaux. Au cours des quatre premiers mois de la campagne, la Russie a déjà expédié près de 400 000 tonnes de blé, soit 80 % du volume total de l'année précédente. Dans un contexte de mauvaises récoltes en France en 2024, en raison de fortes pluies, le pays verra ses exportations vers le Maroc, l'Algérie et la Tunisie fortement réduites. La Russie, elle, veut diversifier ses marchés d'exportation et gagner ainsi du terrain au détriment de ses concurrents traditionnels. Par ailleurs, selon l'Agence de l'agriculture étrangère du Département américain de l'agriculture (USDA), la consommation intérieure de blé au Maroc devrait augmenter avec la croissance démographique, passant de 10 millions de tonnes en 2023-2024 à 10,1 millions de tonnes en 2024-2025. De plus, plus de 98 % de la demande de blé au Maghreb est consacrée à la consommation alimentaire, semencière et industrielle, les aliments pour animaux représentant une part marginale. En 2023-2024, l'Union européenne représentait 73,5 % des importations de blé du Maroc. Cependant, l'influence croissante de la Russie sur ce marché clé marque un tournant dans les dynamiques commerciales de la région.