Les importations marocaines de blé devraient être de 4,5 millions de tonnes en 2021-2022 provenant principalement de la France, d'Ukraine et de Russie. Le blé américain reste hors de prix sur le marché marocain, souligne World Grain. Malgré leur emplacement au bord de l'énorme désert du Sahara, certaines régions du Maroc sont pluvieuses et bien adaptées à la production de céréales. Cependant, le climat est variable et, avec une alimentation nationale dans laquelle le blé joue un rôle important, le pays est un importateur majeur. C'est un client important des exportateurs français et bénéficie d'une relation politique étroite avec l'Union Européenne, indique World Grain dans une analyse consacrée à la filière céréalière marocaine, fraîchement publiée. « Le Conseil international des céréales (CIG) évalue la production céréalière totale du Maroc en 2021-22 à 11,1 millions de tonnes, contre 3,4 millions en 2020-21. La production de blé est passée à 8,1 millions de tonnes par rapport aux 2,6 millions de l'année précédente, tandis que la production d'orge de 2021-22 a augmenté de 2,8 millions de tonnes par rapport aux 600.000 tonnes de 2020-21 », ajoute le magazine américain. S'agissant des importations de céréales, elles devaient, d'après la même source, chuter à 7,0 millions de tonnes, contre 8,4 millions en 2020-2021. Les importations de blé sont estimées à 4,4 millions de tonnes pour la campagne en cours, en baisse par rapport aux 5,1 millions de l'année précédente. Les importations de maïs en 2021-2022 devraient chuter à 2,3 millions de tonnes, contre 2,9 millions. Quant aux importations d'orge, poursuit World Grain, elles diminueront légèrement à 400.000 tonnes contre 500.000 l'an dernier. Les chiffres de l'USDA Côté production, le magazine américain cite, cette fois-ci, les chiffres du dernier rapport annuel du département de l'Agriculture des Etats-Unis (USDA) consacré au secteur des céréales au Maroc. Il en ressort que, pour la récolte 2021, la production de blé tendre, de blé dur et d'orge est respectivement de 5,06 millions de tonnes, 2,48 millions de tonnes et 2,78 millions de tonnes. « Cette performance de récolte est principalement due aux précipitations abondantes pendant la saison de croissance, qui étaient 32% plus élevées que l'année précédente », a expliqué le rapport. « Les régions de Chaouia, Abda, Haouz, Tadla et Saïs ont enregistré des rendements supérieurs de 44% à la moyenne décennale. Les importations marocaines de blé devraient revenir à des niveaux normaux au cours de la campagne de commercialisation 2021-2022, a avancé le document, prévoyant des importations à 4,5 millions de tonnes provenant principalement de fournisseurs de blé tendre de France, d'Ukraine et de Russie. « Le Canada devrait rester le principal fournisseur de blé dur du Maroc », indique le rapport. «Le blé américain reste hors de prix sur le marché marocain». « Les prix marocains du blé, de la farine et du pain sont strictement gérés », a expliqué le rapport, ajoutant que l'Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL) vise à contrôler le prix des céréales dans une fourchette de 260 dollars à 280 dollars la tonne. « L'ONICL subventionne la farine de blé tendre, connue sous le nom de « farine nationale » dans le but de soutenir les consommateurs à faible revenu », fait savoir la même source. La Thaïlande, principal fournisseur de riz pour le Maroc Il ressort aussi du rapport de l'USDA que la production de riz au Maroc est de 45.200 tonnes en 2021-2022, soit 7% de plus que l'année précédente, en raison des conditions météorologiques favorables. «Le riz n'est pas un aliment de base au Maroc et la consommation n'a pas augmenté de manière significative ces dernières années, les consommateurs continuant d'opter pour le blé panifiable, le couscous et les légumes», indique le rapport, fixant la consommation à 105.000 tonnes. L'USDA fait savoir, dans ce cadre, que les exportations de riz de la Thaïlande vers le Maroc s'établissent à 31.562 tonnes en 2019-2020, ce qui en fait le principal fournisseur avec 44% du total. Pour 2021-2022, le département de l'agriculture US prévoit des importations à 60.000 tonnes «si la pandémie de Covid-19 est gérée et que le secteur du tourisme repart». Par ailleurs, World Grain, se basant sur le rapport annuel 2019-2020 de France Export Céréales, évalue à 50% la part de la France sur le marché marocain du blé tendre, ce qui en fait le premier fournisseur. Concernant la campagne de commercialisation, le même document a souligné une forte demande d'orge, en raison de la mauvaise récolte marocaine. « Cependant, après avoir gagné 80% des importations marocaines d'orge en 2018-2019, une concurrence plus forte a réduit la part de la France à 63%. La France a également gagné du terrain sur les exportations de blé dur vers le Maroc cette année-là, mais les approvisionnements canadiens étaient toujours le choix préféré des importateurs marocains », a indiqué le rapport de l'organisme français, rapporte World Grain. 125 minoteries industrielles de blé tendre Citant la Fédération Nationale de la Minoterie (FNM), le magazine US spécialisé évalue à 125 le nombre de moulins industriels transformant du blé tendre, auxquels s'ajoutent 20 meuniers de blé dur et huit produisant de la farine d'orge. « Fin 2019, le pays disposait de 11 millions de tonnes de capacité de transformation de céréales, dont 85% étaient utilisées pour le blé tendre. Les quantités transformées en 2019 étaient de 4,4 millions de tonnes de blé tendre, 900.000 tonnes de blé dur et 830.000 tonnes d'orge », indique la même source. Et d'ajouter que la FNM évalue la consommation moyenne de blé par habitant du Maroc à 200 kilogrammes, soit trois fois la moyenne mondiale. Autre élément soulevé par World Grain : le Maroc reste le plus grand partenaire commercial pour l'Union Européenne. Une zone de libre-échange – faisant partie de l'accord d'association UE-Maroc – a été conclue en 1996 et est entrée en vigueur le 1er mars 2000. « Un accord sur la libéralisation supplémentaire du commerce des produits agricoles, des produits agricoles transformés et des produits de la pêche, est entré en vigueur en octobre 2012 », selon le site Internet de la Commission Européenne. « Le commerce des produits industriels est entièrement libéralisé, tandis que l'ouverture du marché pour les produits agricoles est également substantiel », est-il souligné. A. CHANNAJE Record historique des exportations marocaines vers le Brésil
Les exportations marocaines vers le Brésil continuent de battre des records depuis 2016. Elles ont atteint une valeur historique en 2021 à près de 2 milliards de dollars, illustrant le rapprochement avec Rabat et qui est salué au plus haut niveau de la hiérarchie politique de la première puissance en Amérique latine. Selon des données du ministère brésilien de l'Economie consultées par la MAP, le Royaume a exporté des produits pour un total de plus de 1,9 milliard de dollars vers la première économie d'Amérique latine, un record de la série historique commencée en 1997, année où les exportations marocaines ne dépassaient pas les 50 millions de dollars. Le total des exportations marocaines vers le Brésil en 2021 représente une augmentation de 70,29% par rapport à 2020 (1,1 milliard de dollars) et de 98,29% en comparaison avec 2019 (plus de 967 millions de dollars).