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Tanger : des policiers accusés de viol sur une mineure ivoirienne, un enseignant congolais jeté d'un bus
Publié dans Lakome le 07 - 08 - 2013

Tina Melon, une jeune ivoirienne de 16 ans, accuse quatre policiers de l'avoir agressée et violée le 1er août dernier dans une forêt près de Tanger. Par ailleurs un enseignant congolais de 40 ans raflé fin juillet est décédé après avoir été jeté d'un bus par un policier, selon les associations de soutien aux migrants.
Après avoir reçu un communiqué commun de l'AMDH-Tanger et de CHABAKA (Réseau des organisations du nord du Maroc pour le développement et la solidarité) faisant état d'un cas de viol sur une mineure ivoirienne, Lakome a tenté d'en savoir plus sur cette affaire qui s'inscrit dans une série de bavures commises par les autorités locales à l'encontre des émigrants subsahariens.
Contacté par téléphone par Lakome, Aboubakr Khamlichi, militant du collectif chargé du dossier Tina Melon, est scandalisé par l'ampleur que prend la brutalité policière, devenue légion dans la région de Tanger contre les migrants subsahariens. «Les autorités agressent à l'arme blanche des émigrants sans défense et fragiles pour leur subtiliser leurs biens ! Notre collectif recense chaque jour des cas de violences graves commises contre cette population». Le ministère de l'Intérieur de son côté avait démenti fin juillet de manière générale toute infraction à la loi lors de l'arrestation et du refoulement des subsahariens sans-papiers.
Le parcours de Tina
Tina Melon est une jeune fille originaire de Côte d'Ivoire. Elle habitait à Youpongo, un quartier côtier d'Abidjan, qu'elle a du quitter à cause de la guerre civile. «Mon père a été tué devant nos yeux, ma mère, ma petite sœur et moi», nous confie-t-elle au téléphone. «Les membres de la milice m'ont violé devant ma maman et ma petite sœur pour les tuer ensuite. Je suis resté là jusqu'à ce qu'un homme m'a aidé à quitter le pays vers le Mali». C'était en mai 2011. Tina avait 14 ans au moment des faits.
Elle demeurera à Bamako jusqu'à l'été 2012 où elle travaillera comme aide ménagère. En août 2012, elle parvient à rejoindre le Maroc. Sans aucune ressource, elle est contrainte à faire la manche pour vivre et de partager un chambre vétuste avec un colocataire algérien dans le quartier Mesnana à Tanger, à proximité du marché de poisson.
Arrêtée en se rendant à la pharmacie
Le jeudi 01 août, Tina est fatiguée et se dirige vers une pharmacie de la ville pour s'acheter des médicaments. Elle sera arrêtée vers 16H00 par une patrouille des forces auxiliaires. On la brutalise et la somme de grimper dans le fourgon. Tina n'est pas seule. Une autre subsaharienne enceinte de 6 mois l'accompagne. Selon le témoignage de Tina, les deux femmes tentent de résister aux provocations des quatre personnes en civil à l'arrière du fourgon, qui semblent répondre aux ordres du conducteur en uniforme.
«Il m'ont volé mon téléphone portable et les 200 dirhams que j'avais sur moi». Le fourgon s'arrête dans une forêt que Tina ne connaît pas. «Ils ont laissé la femme enceinte dans le fourgon et m'ont descendu de force pour abuser de moi» déclare-t-elle. «Ils étaient cinq. Un d'entre eux faisait le guet et surveillait l'autre femme. Les autres (4) m'ont forcé a enlevé mon pantalon et m'ont violé à tour de rôle pendant une heure»... Tina sanglote en se remémorant la scène, terrorisée par ce qu'elle vient de vivre.
Elle sera relâchée par ses ravisseurs vers 17H00 et ne pourra rentrer chez elle qu'à 23H00, «tellement la route était longue» a-t-elle ajouté.
Les autorités injoignables
Lakome a essayé de contacter le chargé de communication de la direction des affaires générales (DAG) de la Wilaya de Tanger Monsieur Rachid Benaamar pour avoir sa version des faits mais sans résultat.
Au moment où nous écrivons cet article, Abou Bakr Khamlichi, chargé auprès du réseau Chabaka de soutenir juridiquement Tina Melon, nous a informé par téléphone que le collectif compte déposer une plainte contre les agresseurs. Le collectif a pu obtenir un rendez-vous auprès du Wali pour demander l'ouverture d'une enquête et la restitution des documents administratifs confisqués à Tina lors de son horrible agression.
Le communiqué du collectif, dont lakome.com détient une copie dénonce le laxisme du responsable du service des urgences de l'hôpital Mohammed V de Tanger, Monsieur Kabil Fouad qui s'est contenté de recueillir les propos de la victime sans procéder à un diagnostic médical comme l'exige les règlements en vigueur. Lakome.com a tenté de joindre M. Kabil à plusieurs reprises à son bureau pour obtenir sa version des faits mais sans résultat.
Tina aujourd'hui ne rêve que d'une chose : «je veux aller à l'école, c'est très important pour moi pour mettre fin à ce climat de violence quotidienne». Cet appel sera-t-il entendu par les différents départements ministériels concernés ainsi que par les différents organismes de la société civile de protection de l'enfance ? Il s'agit d'un cas d'urgence d'autant que Tina nous confirme qu'elle n'a pour l'instant eu aucun soutien de la part de l'ambassade de son pays au Maroc.
Alex Toussaint, jeté d'un bus sur l'autoroute
Quelques jours avant l'agression de Tina, le 24 juillet, c'est une grande rafle organisée par les forces de l'ordre à Tanger qui a dégénéré. «Les personnes ont été réveillées vers 4-5 heures du matin à leur domicile par les forces de l'ordre, qui sont entrées dans les habitations en cassant les portes. Ils n'ont demandé aucun document d'identité aux habitants, ne leur ont même pas laissé le temps de s'habiller. Les personnes arrêtées ont immédiatement été réparties dans plusieurs bus, après s'être fait confisquer, dans de nombreux cas, leurs effets personnels (argent, vêtements et même papiers administratifs)», selon le communiqué conjoint de l'ALECMA, de l'AMDH et du GADEM.
Parmi ces subsahariens raflés, Alex Toussaint, 40 ans, enseignant à Rabat, qui venait rendre visite à des amis à Tanger, rapporte le site Afrik-online. Lui aussi aurait été embarqué par les forces de l'ordre malgré la carte de séjour en sa possession.
Mais les bus ne les ont pas conduit au commissariat : direction Oujda, pour être directement refoulés à la frontière algérienne, en plein désert.
C'est pendant le trajet que des incidents ont éclaté et qu'Alex Toussaint aurait été jeté hors du bus par un policier selon Afrik-online et les associations. Il «est décédé 5 jours plus tard à l'hôpital Mohammed V de Tanger», selon les mêmes sources.


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