Les deux examens médicaux réalisés sur la jeune Tina une semaine après les faits supposés n'ont révélé aucune trace de violence physique ou sexuelle, selon un communiqué de la Wilaya de Tanger. Tina est de nouveau convoquée par les enquêteurs selon le militant associatif chargé de son dossier. La Wilaya de Tanger a indiqué jeudi dans un communiqué que la jeune ivoirienne Tina M., qui accuse des policiers de l'avoir violée le jeudi 1er août dernier dans une forêt près de Tanger, s'est présentée le mardi 6 août puis le mercredi 7 août à l'hôpital Mohamed V afin de subir deux examens médicaux, qui n'ont révélé «aucune trace d'abus sexuels ou de violence corporelle», selon la Wilaya. Une semaine après les faits supposés, cela ne permet toutefois pas de rejeter avec certitude le témoignage de Tina, sachant que les examens médicaux en cas de viol doivent être effectués dans les heures qui suivent l'agression. «Il ne faut pas oublier que les traces de violence (physique ou sexuelle) disparaissent rapidement» rappelle la Fondation suisse Profa sur son site web. «Trois jours cloîtrée chez elle» Pourquoi Tina n'est-elle pas allée plus tôt à l'hôpital ? Selon la jeune ivoirienne, l'agression a eu lieu jeudi 1er août. Elle est ensuite restée trois jours cloîtrée chez elle, de vendredi à dimanche, selon Aboubakr Khamlichi, le militant du collectif AMDH-Tanger/Chabaka chargé de son dossier. «Puis le lundi elle s'est rendue au commissariat en compagnie de 12 autres migrants victimes de brutalités policières et de confiscation de pièces d'identité», explique-t-il. Un d'entre eux a appelé Aboubakr Khamlichi et ce dernier les a amené au siège de l'association pour prendre leurs déclarations et préparer les plaintes. C'est le lendemain, mardi 6 août, que trois membres du collectif ont amené Tina à l'hôpital où elle a subit un premier examen. Puis un deuxième le lendemain. Contacté jeudi soir par téléphone, Aboubakr Khamlichi explique que l'enquête est toujours en cours à la Wilaya et que Tina y est convoquée une nouvelle fois par les enquêteurs. Dans son communiqué, la Wilaya de Tanger ne s'est pourtant pas contenté de livrer les résultats des examens médicaux mais parle «d'accusations sans fondements» visant à «ternir l'image des forces de l'ordre».