Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Bassima Hakkaoui lance son plan ICRAM Malgré le torrent de critiques qui se sont déferlées à propos de son « plan gouvernemental de l'égalité en perspective de la parité », Bassima Kakkaoui s'entête et va de l'avant avec sa nouvelle stratégie baptisée « ICRAM ». La ministre Péjidiste de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social lance ce plan gouvernemental dont les grandes lignes ont été présentées vendredi dernier à Rabat à la presse. Le plan « ICRAM » a déjà reçu l'aval des ministres du cabinet Benkirane. Il a été adopté le 6 juin dernier en Conseil de gouvernement. Le plan «ICRAM » bénéficie aussi du soutien financier de l'Union européenne. Pour mémoire, une convention a été signée le 3 juillet 2012 entre la Délégation de l'Union européenne à Rabat et les ministres des Finances et de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. D'une durée de 4 ans, le plan gouvernemental de l'égalité en perspective de la parité 2012-2016 est doté d'un budget de 45 millions d'euros, dont 38 millions d'euros d'appui budgétaire, 2 millions d'euros pour des subventions à la société civile et de 5 millions d'euros de coopération technique. La première tranche de l'enveloppe financière réservée à ce projet, d'un montant de 6 millions d'euro a été déjà débloquée en 2012, une deuxième tranche de 8 millions d'euros en 2013. Que prévoit ce plan «ICRAM » ? Ce plan définit 8 domaines d'intervention dont la santé, l'éducation et l'emploi. Bassima Hakkaoui s'engage à institutionnaliser et à promouvoir les principes d'équité et d'égalité et de lutter contre toute forme de discrimination à l'égard des femmes. Une promesse qui n'a pas convaincu les associations féministes. Ces dernières pointent du doigt d'abord l'intitulé du plan qui fait, selon elles, référence à la bienfaisance et à l'assistanat et non aux droits des femmes. Un plan qui se décline en 24 objectifs La ministre fait fi de ces critiques et promet l'amélioration des conditions de vie des femmes. Elle s'engage d'abord à intégrer l'approche genre dans la planification et l'élaboration des budgets publics. Tous les secteurs sont visés. Le plan a également pour ambition l'amélioration de l'image de la femme à travers le développement d'une culture de l'égalité et le développement de programmes sectoriels qui contribuent à la promotion de l'égalité entre les deux sexes. Bassima Hakkaoui promet aussi la promotion de l'égalité des chances dans le marché d'emploi, une plus grande représentation des femmes aux postes de décision et l'amélioration de la représentativité politique des femmes. La ministre péjidiste s'engage à mettre en place une meilleure protection juridique des femmes. Le plan «ICRAM» prévoit ainsi la mise en place de textes de loi pour la protection des femmes et de lutter contre toute forme de discrimination. L'un des objectifs du plan consiste à l'institutionnalisation de la prise en charge des femmes et des enfants, victimes de violence. Améliorer l'accès des femmes aux soins de santé, des jeunes filles à l'éducation, lutter contre l'abandon scolaire, promouvoir les droits des femmes âgées et celles en situation de handicap, lutter contre la pauvreté…En somme, le plan se décline en 24 objectifs. La mise en œuvre de ce plan gouvernemental sera assurée par le comité ministériel. Pour rappel, le projet de décret portant sur la création de ce comité a été adopté au Conseil du gouvernement le 27 juin dernier. Ce comité sera également chargé du suivi de l'exécution de ce plan et de son évaluation. Il coordonnera ses actions avec les départements ministériels concernés. Le comité ministériel a également pour mission de « proposer des mesures législatives et organiques pour la mise en œuvre du plan pour l'égalité et la parité en renforçant la concertation avec les organismes du secteur privé et la société civile pour la promotion des droits de la femme et l'égalité ». La tâche du comité ne sera pas facile. Les associations féministes ont déjà manifesté et exprimé leur opposition à ce plan. Elles l'ont même qualifié de « déception ». Le comité devra faire preuve de flexibilité pour convaincre les ONG à adhérer à ce plan. A moins que le département de Bassima Hakkaoui compte faire cavalier seul.