Vous êtes ici : Actualités / A La Une / L'Asmex et le patronat appellent à plus de « protection » Alors que l'OMC plaide pour une réduction des mécanismes de défense commerciale qui constituent, selon elle, une entrave à la liberté de circulation des biens, l'Association marocaine des exportateurs (Asmex) a organisé une rencontre débat, le 5 juillet 2013 à Casablanca réunissant les exportateurs avec le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies et la CGEM. Si ces mécanismes de défense constituent une entrave pour le Maroc qui a choisi une ouverture avec 30 accords de libre échange et presque autant d'accords commerciaux, aussi bien avec des partenaires aux économies développées qu'avec des pays en développement ou émergents, le Royaume se trouve aujourd'hui dans une position assez fragile. La balance commerciale creuse de plus en plus son déficit et les réserves de change ne cessent de s'effriter, sans oublier le poids de la concurrence, souvent déloyale (notamment via le dumping), qui existent entre les produits importés dont l'impact se voit de plus en plus sur le tissu productif marocain. Le recours à des mesures de défense semble être une solution pour sauvegarder les acquis mais aussi pour faire gagner à notre industrie un temps précieux pour se consolider. Pour Hassan Sentissi El Idrissi, président de l'Asmex « il ne s'agit pas de céder à la tentation de la facilité de la protection. Il s'agit, plutôt, de mettre en marche une politique intégrée de défense commerciale au service de l'efficacité à l'exportation. Le libre-échange est le meilleur des systèmes, à condition qu'il ne soit pas à sens unique, et qu'il s'étende aussi aux zones importantes pour nous, comme l'UMA, l'UEMOA ou encore la CEMAC ». Une panoplie de mesures de défense commerciale A juste titre, le président de l'Asmex estime que « le Maroc est appelé à assurer efficacement son système de défense commerciale, tout en respectant ses engagements vis-à-vis de ses partenaires. Quand cette conciliation s'avère difficile, il est nécessaire de revenir à la table des négociations avec nos partenaires pour rééquilibrer les conditions de concurrence et afin de sauvegarder, les intérêts légitimes, des producteurs, des importateurs et des consommateurs ». Or, le même organisme, à savoir l'OMC a mis en place des règles et des procédures par le biais de l'accord relatif aux mesures antidumping, comme l'accord sur les subventions et les mesures compensatoires et l'accord sur les sauvegardes. De son côté « le ministère du commerce a entrepris une panoplie de mesures de défense commerciale qui comprend le droit antidumping de 25% appliqué sur le contreplaqué originaire de Chine, le droit antidumping provisoire variant de 25% à 63% sur le PVC originaire des Etats-Unis ou encore le droit additionnel spécifique de 550 DH la tonne sur les importations de fer à béton et le fil machine en tant que mesure de sauvegarde », rappelle Abdelkader Amara, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies. Des mesures dont la cadence de mise en place est lente selon le patronat. Miriem Bensaleh Chaqroun, qui avait mis le doigt sur tous les maux de notre économie a appelé le ministère à accélérer le rythme d'adoption de ces mesures. Un appel, auquel le ministre Amara a répondu, en rappelant que « le Maroc ne souhaite pas se faire taxer de protectionniste d'autant plus que depuis 1995 à 2012, le Maroc ne disposait que d'un seul mécanisme de défense commerciale. Dorénavant il en dispose de 6 ».