Vous êtes ici : Actualités / Culture / L'boulevard aura bien lieu cette année… Dix jours, c'est le chiffre annoncé par les organisateurs de ce festival qui «était et restera un espace de liberté» dixit Mohamed Merhrari alias Momo, co-directeur de L'boulevard. «Nous avons relié le Tremplin et L'boulevard et changé de dates, nous avons étalé l'événement sur deux week-ends et deux sites, à savoir les Anciens Abattoirs pour le Tremplin et le stade du COC pour L'boulevard» annonce Momo. Du 13 au 15 septembre, le premier week-end sera dédié au Tremplin, et du 19 au 22 du même mois aura lieu L'boulevard. Au programme de cette année le Graphe aura une bien plus grande place, puisque les taggers vont investir la ville pour réaliser des fresques monumentales dans plusieurs points de la métropole. Autre nouveauté, une compétition de sports extrêmes aura lieu en marge du Tremplin aux Anciens Abattoirs avec des matchs d'improvisation théâtrale et des projections de documentaires. Pour la programmation de L'boulevard, les têtes d'affiches seront légions. Rachid Taha, et Aziz Sehmaoui & the university of Gnaoua feront le grand final. Pour le Metal, il y aura Dark Tranquility qui est un grand groupe suédois, Desert Burden, un groupe britannique qui compte un Marocain parmi ses membres. Pour le répertoire Hip Hop Funk et Electro on retient Herbalizer autre groupe anglais. Quant à la participation marocaine aux grands concerts, Bob Maghreb, fruit d'une résidence artistique au Boultech, reprend les plus grands titre de Bob Marley avec des instruments traditionnels marocains. En somme un programme très diversifié qui répond à presque tous les goûts apparentés à la culture urbaine actuelle. Un esprit militant et une liberté d'exepression Depuis ses débuts, L'boulevard a été associé à un esprit militant eu égard au groupes lauréats et aux chansons qu'il écrivent. «Nous sommes une association culturelle qui ne s'occupe pas de politique ou de religion mais notre principe est la liberté d'expression, nous n'imposons rien ni aux artistes confirmés ni au participants au Tremplin » explique Momo. Pourtant, ce ne sont pas les accusations de récupération politique qui ont manqué, notamment après que les organisateurs aient reçu des sommes d'argent de la part du Roi. «Nous ne faisons pas attention à ses accusations car nous n'avons rien changé depuis, et personne ne nous a rien demandé» se défend-il contre les détracteurs de cet événement. D'ailleurs, les autorités de la ville de Casablanca n'ont jamais été très coopératives avec l'association EAC-L'boulevart, «nous avons essayé de travailler avec eux mais ils nous donnaient des locaux, puis les reprenaient sans nous demander quoi que ce soit. Nous n'avons jamais eu de soutien de leur part. Sans la mise à disposition de l'espace que nous avons par la direction du Technopark, nous n'aurions jamais pu réaliser le Boultech, le plus grand centre de développement artistique d'Afrique», martèle-t-il pour expliquer que cette « aventure » n'a jamais été de tout repos. Avec le temps, les membres de l'association ont fait leur preuve au point de devenir crédible chez un grand nombre de sponsors qui soutiennent le festival. «Nous recevons également des dons en nature. Nos amis participent souvent bénévolement à l'organisation et à la logistique et nous comptons sur la solidarité de ceux-ci pour réussir nos projets.» explique Mohamed Merhari dans cet ordre d'idées. Par ailleurs, l'association a pu durant le cinq dernières années multiplier les résidences artistique. Elle met à la disposition des jeunes artistes des studios de répétition et d'enregistrement. Une webradio sera en ligne dans les jours qui viennent et les projets ne manqueront pas pour donner une offre culturelle à une ville qui n'a aucune politique culturelle. «Casablanca possède 13 théâtres qui ne fonctionnent pas ou fonctionnent mal alors que les élus de la ville veulent construire le plus grand théâtre d'Afrique» s'insurge-t-il face à l'absurdité de certaines décisions politiciennes. «Les budgets alloués à un tel projet pourraient servir à faire en sorte que les salles existantes fonctionnent dans de bonnes conditions» fait-il remarquer. Bonne nouvelle donc pour les adeptes de L'boulevard qui auront droit à une programmation riche et le temps d'un festival, retrouver des sensations qui ont manqué à Casablanca et à sa jeunesse pendant deux ans au moins. Faut-il rappeler que L'boulevard est le seul événement musical qui reste dans la plus grande ville du Maroc ?