L'Boulevard 2011 n'aura pas lieu. Les finances de l'EAC L'Boulevard sont maigres cette année. Un budget qui suffira juste pour se focaliser sur le Tremplin des jeunes musiciens et les derniers équipements du centre des musiques actuelles : Le Boultek. L'édition 2011 du Boulevard n'aura pas lieu. Les organisateurs sont obligés, cette année, de faire l'impasse sur ce festival. Les raisons sont purement et essentiellement financières. C'est en tout cas ce qu'a confirmé Mohamed Merhari, alias Momo co-organisateur de cet événement lors d'une conférence de presse le lundi 2 mai au Boultek, le centre des musiques actuelles du Boulevard. Aux côtés de son compère Hicham Bahou, Momo comme ses amis l'appellent, déclare que le modèle économique sur lequel se basent plusieurs évènements culturels au Maroc atteint ses limites. « Le marché publicitaire se retrécit, les sponsors sont de plus en plus réticents à financer des évènements culturels, où s'ils le font, ils cherchent toujours la contrepartie et la répercussions sur leur image de marque », a-t-il souligné avant d'ajouter : « Nous voulons garder une certaine indépendance, mais nous savons bien que c'est incompatible avec la loi de marché ». Si Hicham Bahou est plus discret sur ce côté financier de l'évènement ou évite d'en parler pour éviter de focaliser toute l'attention médiatique sur ce volet, Mohamed Merhari est plus audacieux. Il va même jusqu'à dire : « Nous refusons que les sponsors cannibalisent le Boulevard ». Risque de rush dans les studios Après la rupture du contrat avec l'opérateur téléphonique INWI, le budget du Boulevard est passé à la trappe. Les finances leur permettent à peine d'organiser le Tremplin des jeunes musiciens, un événement révélateur de talents sur lequel l'équipe du Boulevard tient énormément. « Il faut savoir que ce qui nous intéresse c'est tout le travail de fond que nous réalisons, la révélation des talents, leur donner l'occasion de monter sur scène et aussi leur offrir des espaces de travail où ils pourront répéter et évoluer », déclare Hicham Bahou au Soir échos. L'équipe du Boulevard est actuellement en train de réfléchir à de nouveaux moyens pour financer les différents évènements du Boulevard à venir. « Il y a plein de gens qui veulent nous aider gracieusement et qui nous demandent souvent où ils peuvent nous envoyer l'argent, nous sommes en train de voir s'il y a un moyen d'indiquer le Rib de l'association pour ceux qui veulent verser une somme d'argent au Boulevard », envisage Mohamed Merhari. Sur le site du Boultech, l'ambiance est au travail et au dynamisme. Tous les espaces sont fin prêts, reste à équiper le principal studio d'enregistrement. « Il nous faut un million de dirhams pour équiper ce studio », indique Momo au Soir échos. En attendant, les studios de répétitions accueillent des formations musicales depuis quelque temps déjà avant même l'ouverture officielle. « Nous allons ouvrir officiellement après le Tremplin », déclare Hicham Bahou. Ce dernier ne nie pas qu'il risque d'y avoir le rush dans les studios. « Nous allons être bousculés, c'est sûr ! Mais nous allons nous organiser ; les groupes doivent réserver une semaine à l'avance pour pouvoir bénéficier des lieux », précise Hicham Bahou. L'espace web radio sera également ouvert peu de temps. « Nous attendons le matériel de France, lequel est actuellement à la douane, juste le temps de le récupérer et de l'installer », indique la même source. Le Boultek prend actuellement forme. Les locaux ont été mis à la disposition du Boulevard par la direction du Technopark pour une durée de 15 ans. « Nous refusons que les sponsors cannibalisent L'Boulevard ». Mohamed Merhari, co-organisateur de L'boulevard.