Vous êtes ici : Actualités / Economie / Nouveau plongeon du déficit budgétaire A fin mai 2013, le déficit budgétaire se creuse davantage pour se situer à 28,8 milliards de dirhams contre 15,6 milliards enregistrés un an auparavant, soit une aggravation de 85%. Les dernières statistiques des finances publiques montrent l'effet quasi non significatif du dernier emprunt obligataire contracté sur le marché financier international, soit 6,5 milliards de dirhams (750 millions de dollars). Le besoin de financement ressort à 33,1 milliards de dirhams contre 22,9 milliards sur la même période de l'année précédente. Le Trésor a eu recours au mois de mai au financement intérieur pour un montant de 26,5 milliards de dirhams ainsi qu'au financement extérieur (9,3 milliards dont 2,8 milliards auprès de la BIRD). L'encours de la dette intérieure culmine à 387,9 milliards de dirhams, soit une élévation de 8,2% par rapport à fin décembre 2012. Cette situation informe plus que jamais sur la pression concurrentielle du trésor sur le marché monétaire et financier. Cette pression comme l'indique les chiffres laisse présager une nouvelle sortie à l'international pour une levée de fonds, bien que la décision des autorités financières est tributaire des arbitrages de l'offre et de la demande. Le bulletin officiel indique que le Trésor a levé au cours du mois de mai dernier sur le marché interbancaire la somme de 2 milliards de DH enregistrés fin 2013 contre 1,5 milliard de DH l'année auparavant. Il a eu recours au marché des adjudications pour un montant net de 27,3 milliards de DH fin mai 2013 contre 20,9 milliards de DH fin mai 2012. Repli des dépôts au Trésor Ce dernier a ponctionné 1,8 milliard dans ses disponibilités auprès de Bank Al-Maghrib, alors qu'à la même période de l'année 2012 il disposait d'une reconstitution de 344 millions de dirhams. La crise de la trésorerie se manifeste également par le retrait significatif des dépôts au Trésor qui se sont chiffrés à 43,2 milliards. Leur repli a atteint 6,1 milliards de dirhams contre une baisse de 1,9 milliard à fin mai 2012. Il existe une exacerbation du recours aux prêts pour parer aux besoins urgents de financement. « Ainsi, une partie des dépenses ordinaires émises et la totalité des dépenses d'investissement émises ont été financées principalement par le recours à l'emprunt», peut-on lire. Autrement dit, les charges publiques sont en déphasage avec les ressources. Selon la même source, les dépenses émises au titre du budget général se sont accrues de 5,3% à 117,4 milliards de dirhams à la fin mai 2013. Les dépenses ordinaires se sont alourdies de 8,9% à 93,7 milliards contre une légère baisse de 0,8% à 78,9 milliards des recettes ordinaires. Le détail des dépenses laisse ressortir une accélération plus rapide des dépenses d'investissement (13,7%) sur celles de fonctionnement (8,3%). Allégement de la compensation À l'origine de l'évolution de ces dernières il y a la poussée notable des dépenses de matériel qui ont évolué de 38,2% à 15,5 milliards. Les charges de compensation se sont inscrites en revanche en baisse de 6,3% à 20 milliards contre 21,4 à fin mai 2012. S'agissant des recettes budgétaires, il y a lieu de souligner la contraction des recettes fiscales de 2,5% à 69,9 milliards. Les impôts directs affichent des pertes remarquables surtout au niveau de leurs recettes au titre de l'IS ayant chuté de 15,4 à 13,9 milliards. «Ce recul résulte en grande partie de la diminution des versements effectués par certains gros contribuables notamment l'OCP (-2,3 MMDH), Maroc Telecom, certaines sociétés du secteur financier, certaines cimenteries, ... », note-t-on.