Parfois certains pères élèvent leurs enfants seuls…Certaines circonstances difficiles de la vie obligent le père à gérer seul et à plein temps l'éducation de l'enfant. Le départ précipité d'une mère, son décès, une maladie grave ou un accident, un internement psychiatrique sont autant d'évènements souvent tragiques qui conduisent un père à éduquer seul son enfant. Le jeune enfant durant les six premières années de la vie demandera à son père d'occuper une importante fonction maternante. Elle consiste notamment à répondre aux besoins primaires de l'enfant en prenant soin de lui! Et ce n'est pas fini puisqu'il aura parallèlement à assumer également sa fonction paternante qui l'amènera à mettre des limites à son enfant afin que celui-ci apprenne les lois qui régissent la vie en société. C'est bien la conjonction des fonctions maternante et paternante qui est difficile à tenir dans la durée. Eviter certains pièges relationnels pour garder sa place de père Il est fondamental qu'autour du père et de l'enfant, certaines personnes de la famille ou proches puissent à certains moments venir trianguler leur relation. Les grands-parents, les oncles et tantes, les parrains et marraines de l'enfant peuvent à tour de rôle occuper cette fonction tierce, tutélaire, tellement essentielle de l'éducation afin d'éviter une relation trop fusionnelle où l'un n'existe plus sans l'autre. Un père, certes, mais plusieurs tuteurs d'éducation autour de l'enfant. Néanmoins, si le rôle des grands-parents est très important pour le développement affectif de l'enfant, il convient de rester attentif au fait que chacun reste à sa place. Que ceux-ci ne deviennent pas «les parents de substitution» de l'enfant. Le rôle des intervenants sociaux Le personnel des crèches, les gardiennes, les instituteurs ont également une mission d'accueil et de soutien par rapport à la monoparentalité ; faire confiance à la relation père-enfant plutôt que de la plaindre ou la dramatiser de manière compassionnelle. Non pas qu'il faille que les professionnels sortent de leurs rôles ou modifient leurs attitudes mais qu'ils aient le souci de l'écoute et de la bienveillance. Si chacun tient sa place, ce sera certainement «à qui père gagne !» Dimitri Haikin Psychologue clinicien http://www.psy.be/articles/homme/pere-seul.htm