Ces derniers ont montré que dans la région Moyen Orient-Afrique du Nord, le nombre de téléspectateurs de la chaîne a dépassé, au cours du premier trimestre 2013, le nombre combiné des téléspectateurs de toutes les autres chaînes d'information continue en arabe. Le sondage a été effectué dans 21 pays arabes sur des personnes de plus de quinze ans et concerne uniquement la chaîne d'information, et non les sports, la chaîne documentaire, ni la chaîne pour enfants. Ainsi, 25 239 539 téléspectateurs auraient, selon le sondage, suivis la chaîne du Qatar, lui permettant de se classer au premier rang. Elle reste toutefois suivie par sa concurrente directe, Al-Arabiya, chaîne à capitaux saoudiens basée à Dubaï, avec 14 477 274 téléspectateurs. La chaîne du Printemps arabe Par ailleurs, ces deux chaînes dépassent de loin France 24 avec ses 24 810 547 téléspectateurs, la BBC en arabe avec 720 486 téléspectateurs, Sky News Arabia, basée à Abou Dhabi et suivie par 517 850 téléspectateurs et enfin Russia Today, chaîne à capitaux russes basée à Moscou proposant du contenu notamment en langue arabe (90 061 téléspectateurs). A noter que l'annonce de ses résultats intervient alors que la chaîne a été très critiquée pour son parti pris, notamment en faveur des islamistes dans plusieurs pays du Printemps arabe, notamment l'Egypte, la Tunisie et la Libye. La chaîne, elle, se targue d'avoir contribué au Printemps arabe, retransmettant en direct les soulèvements, après avoir été pendant des années une tribune pour les contestataires de tous bords des régimes autoritaires du Maghreb et du Moyen-Orient. Il est vrai qu'avec Al-Jazeera, le monde arabe a pu suivre en direct plusieurs évènements allant de l'attaque du World Trade Center en 2001, aux derniers soulèvements populaires du « Printemps arabe », en passant par l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis en 2003. L'accès à certains genres d'information a donc été facilité par la chaîne, rendant le téléspectateur arabe témoin de plusieurs réalités, la plupart du temps pas facile à digérer. Le nombre de déprimés dans le monde arabe est naturellement monté en flèche et des voix ce sont même élevées afin de dénoncer ce qui a été qualifié de « pacification des mentalités arabes », en d'autres termes, habituer la conscience arabe à la guerre, aux conflits et surtout à une défaite constante et perpétuelle, voyant en cela les ficelles d'une politique pas forcément en faveur du monde arabe. D'autre part, plusieurs questions se sont imposées avec le temps, notamment en matière de ligne éditoriale. Al-Jazeera parle d'une « politique éditoriale objective », cela dit, en réalité il reste certains tabous et certaines lignes rouges à ne pas franchir. Tout ce qui touche à l'émir du Qatar ou à son entourage est proscrit. Aussi, il est difficile d'avoir une opinion au sein de la rédaction, autre que celle de la direction, nous confient certains journalistes de la chaîne préférant garder l'anonymat. Pour exemple, le journaliste libanais Ghassan Benjeddou en a fait les frais après certaines prises de position affichées par le journaliste qui lui ont coûté son poste. Ghassan Benjedou a d'ailleurs monté sa propre chaîne d'information continu « Al Mayadin », qu'il définit comme « la chaîne Anti-Al Jazeera », réunissant une équipe en majorité composée d'anciens de la chaîne qatari, pas du tout d'accord avec sa politique. Qu'à cela ne tienne, Al-Jazeera se prépare à lancer une chaîne aux Etats-Unis, Al-Jazeera America, et vient d'annoncer un projet de chaîne en français, avec en ligne de mire l'Afrique du nord et les pays francophones, et sans doute une bonne partie des supporters du PSG..