Le président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) Thomas Mirow a évoqué la semaine dernière plusieurs risques potentiels de répercussion de la crise grecque dans l'ex-bloc soviétique, tout en précisant qu'ils ne s'étaient pas encore matérialisés. Thomas Mirow parlait du risque de contagion, de la possibilité d'un ralentissement économique en Zone euro et d'un affaiblissement de la confiance des investisseurs. Dès le début de la crise, c'était la Réserve fédérale américaine (FED) qui exprimait ses craintes sur l'avenir des exportations américaines en Zone euro, un refuge dans le dollar qui le rendrait plus fort et qui pénaliserait davantage les exportations, et sur la possibilité d'une crise des marchés financiers. La semaine s'est clôturée sur une lourde baisse des principales places financières mondiales rendant concrète la prévision des analystes et des économistes. La question de savoir si notre économie sera touchée ne se pose même pas. On se demande plutôt quand et à quelle hauteur. Dans un monde globalisé, et pour paraphraser Edward Lorentz, «le battement d'aile d'un papillon en Grèce peut provoquer une tornade dans le reste du monde». L'Afrique a démontré, de par sa faible exposition aux outils de spéculation les plus sophistiqués, sa relative bonne résistance à la crise de 2008. Aujourd'hui, une nouvelle tempête s'annonce, qui viendra fragiliser des économies encore convalescentes et poser, avec plus d'acuité, la question du meilleur modèle de référence à suivre. L'Afrique est aujourd'hui un relais de croissance incontesté et convoité par toutes les économies à bout de souffle. L'opportunité de redéfinir les règles est là, il faut la saisir, pour construire un monde où nos voix compteront davantage et pour que nous puissions prendre notre avenir en mains. En connaissance de cause.