A l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année, Reporters sans frontière (RSF) publie son rapport, ainsi que la fameuse « liste des prédateurs de la liberté d'informer ». Cette année, la liste comporte au total 39 noms de personnalités publiques, notamment des chefs d'Etat, hommes politiques, religieux, milices et organisations criminelles qui restent hostiles au travail journalistique à travers la censure, ainsi que des journalistes à travers des opérations l'emprisonnent, l'enlèvent, la torturent et parfois assassinat. Ainsi, la liste 2013 enregistre cinq nouveaux entrants et quatre sortants. Les nouveaux « prédateurs » désignés par RSF sont : le nouveau président chinois Xi Jinping, le groupe jihadiste Jabhat Al-Nosra en Syrie, les membres et partisans des Frères musulmans en Egypte, les groupes armés baloutches du Pakistan et les extrémistes religieux des Maldives. Les « prédateurs » sortant: l'ancien ministre somalien de l'Information et des Télécommunications, Abdulkadir Hussein Mohamed, le président birman Thein Sein, dont le pays connaît une ouverture sans précédent selon RSF, malgré une situation instable. Aussi, l'organisation séparatiste basque ETA, qui a annoncé la fin définitive de ses actions armées, ainsi que les forces de sécurité du mouvement islamiste palestinien Hamas et de l'Autorité palestinienne, dont les exactions « sont en sensible diminution », indique la même source. Pour le secrétaire général de l'organisation, Christophe Deloire, « Ces prédateurs de la liberté de l'information sont responsables des pires exactions contre les médias et leurs représentants. Leurs actions sont de plus en plus efficaces: 2012 a été une année historiquement violente pour les acteurs de l'information, avec un nombre record de journalistes tués ». En effet, l'année dernière était plutôt sanglante pour ces « artisans de l'information », avec, 90 morts enregistrés. En Syrie par exemple, RSF indique que du 15 mars 2011 au 3 mai 2013, au moins 23 journalistes et 58 « citoyens-journalistes » ont été tués. Et à ce jour, 7 journalistes sont toujours portés disparus. Le Maroc a pour sa part évolué de la 138e à la 136e place dans le classement RSF des pays en matière de liberté de la presse et celle d'informer. Juste entre la Thaïlande (135) et l'Ethiopie (137). Une nouvelle qui avait l'air de réjouir notre ministre de la communication Mustapha El Khalfi qui a déclaré dernièrement à la presse « qu'au cours de l'année écoulée, nous n'avons enregistré aucune arrestation de journalistes, ni la fermeture de journaux électronique, ni la suspension de la diffusion d'une radio privée. Mieux, aucun cas d'enlèvement, d'assassinat ou de violation grave des droits des journalistes n'a été signalé ... D'ailleurs, cela a été noté dans le rapport de Reporters Sans Frontières » !. Par ailleurs, dans la dernière carte RSF de la liberté de la presse dans le monde, le Maroc apparait bel et bien en couleur « Rouge ». Ce qui veut dire, d'après la légende de la carte, que la liberté de la presse est en « Situation difficile », un cran en moins que la « situation très grave » de couleur noir et dernière classification du document.