La « remontée miraculeuse » n'a finalement pas eu lieu au Camp Nou, mercredi en soirée, puisque le Barça n'a fait que s'empêtrer davantage. Les quatre buts de l'Alianz Arena laissaient présager une mission chimérique pour les Blaugranas, malgré les dires de Xavi, Messi et autres icônes de l'équipe catalane. Finalement, le Bayern de Munich a donné une véritable leçon de football aux Espagnols, marquant la fin d'une ère et le début du règne des Allemands qui ont ingurgité plusieurs revers amers face à la Roja et aux clubs ibériques (élimination en Coupe du Monde 2010 et en Euro 2008). Dès l'entame, les hommes de Jupp Heynckes attaquaient la rencontre comme si c'étaient eux qui devaient remonter au score. Robben, esseulé face à Valdes dès le premier quart d'heure, a fait montre de clémence et s'est contenté de mettre la balle entre les mains du portier. La première mi-temps aura permis au Bayern de démontrer l'étendue de sa force et sa confiance, et de décourager un Barça dépourvu et à cours d'armes (surtout avec le « missile argentin » Messi en banc de touche). De retour des vestiaires, le festival bavarois allait commencer et la charité de la première mi-temps allait laisser place à un carnage jamais vu au Camp Nou. Le Barça atomisé en 45 minutes Il n'a fallu que trois minutes après la reprise pour voir le premier but des Allemands. Grâce à son action fétiche (crochet de l'extérieur du pied gauche et tir enroulé dans le côté opposé), Robben a dupé la défense des locaux et a douché le public d'une eau glaciale (48'). Iniesta et compagnie commençaient alors à sentir la fatalité de l'élimination, un constat qui n'a fait qu'accentuer le danger du Bayern. À la 72e minute, Franck Ribéry (qui a fait de la soirée des défenseurs du Barça un calvaire) centre parfaitement et oblige Piqué à tromper Valdes. Le score n'est toujours pas suffisamment lourd pour les visiteurs, qui enchaînent les offensives et imposent aux protégés de Villanova le même style de jeu qui avait hissé l'équipe de Guardiola sur le toit de l'Europe il y a 2 ans. Quatre minutes après le deuxième but, le même Ribéry fait mordre la poussière à Alexandre Song et centre en direction de la surface. Müller saute plus haut que les deux défenseurs au marquage et offre au Bayern le privilège d'une correction historique. Avec sept buts au total, le FC Barcelone sort par la petite porte, et s'apprête à vivre une transition compliquée puisque l'équipe a besoin de renouveau. Le stade Wembley accueillera donc une finale entre Allemands (Bayern-Dortmund), un gage de reconnaissance et un aveu pour la Bundesliga qui a été l'un des championnats les plus intenses de la saison. Certains diront que le Bayern y a damé le pion trop tôt (avec 20 points d'écart), et que le spectacle en ce championnat a été tué par l'hégémonie des Bavarois. La réponse nous a été fournie mercredi : si le tout puissant barça en a pris 7, c'est que le « München » a une longueur d'avance sur le restant des équipes européennes.