Longtemps à la traîne par rapport aux autres pays émergents, le marché des actions de la région MENA «amorcent un mouvement de rattrapage», indique la dernière note de conjoncture d'ING Investment. Dans sa publication d'avril, ce cabinet constate que les actions dans la région MENA ont surperformé au cours du premier trimestre 2010 (343 milliards d'euros d'actifs sous gestion). Les analystes du groupe néerlandais estime que de nombreux marchés d'actions dans la région avaient été à la traîne par rapport à la reprise des actions de l'ensemble des pays émergents en 2009 et semblent désormais avoir entamé un mouvement de rattrapage. En effet, alors que les actions des marchés émergents prises dans leurs ensembles n'ont pas fait mieux que la moyenne du marché mondial au premier trimestre 2010, les actions de la région MENA ont surperformé. L'Indice MSCI Arabian Market (hors Arabie Saoudite) a grimpé de 13,1% contre 9,6% pour le MSCI World. Selon l'étude d'ING, cette situation est explicable par les «énormes excédents publics et de nombreux capitaux injectés dans l'économie domestique». Concernant l'Afrique du Nord, le Maroc n'a pas été cité par le Groupe financier. Les analystes du Groupe focalise en revanche sur l'Egypte où ils ont constaté une évolution démographique favorable (650.000 nouveaux entrants sur le marché du travail) et d'une bourse qui devrait rester stable ou s'apprécier grâce à de «solides apports de capitaux étrangers». Ajoutant que «le différentiel de taux élevé et les robustes perspectives de croissance devraient continuer à attirer de nombreux capitaux étrangers». A ce titre, les capitaux étrangers restent le point faible de la bourse de Casablanca qui n'en draine pas suffisamment en comparaison avec les autres places boursières de la région. D'ailleurs, le Fonds monétaire arabe l'avait souligné dans son dernier bulletin. Côté prévisions, ING prévoit cette année une surpondération des marchés émergents. Ils devront connaître une croissance durable, une valorisation attrayante (hausse de plus de 30% en 2010), avec de solides fondamentaux (faible endettement, bonne résistance de la demande domestique). Par ailleurs, les taux d'intérêts resteront faibles pendant longtemps. Autre point avantageux pour le marché des actions de la région : les fusions et les acquisitions. Le Groupe note que la hausse des activités de fusions et d'acquisitions est également favorable aux actions, surtout que les bilans sont solides et de nombreuses sociétés disposent d'énormes liquidités. Ainsi, la volonté des entreprises d'accroître leur chiffre d'affaires ou d'améliorer leur rentabilité via des économies d'échelle est susceptible de stimuler les fusions et les acquisitions.