Le gouvernement n'arrive toujours pas à trancher. Ce mercredi, l'équipe El Fassi se penche de nouveau, pour la troisième fois, sur le décret d'application relatif au Conseil économique et social. Seulement, Jamal Rhmani, ministre de l'Emploi, minimise la polémique sur le sujet. «Si l'examen du texte a pris tout ce temps c'est parce que nous procédons au cas par cas. Il s'agit d'un schéma global qui concerne un texte de loi qui n'est pas ordinaire. Le retard n'est nullement dû à la répartition des sièges entre syndicats», confie le ministre. «Sur ce volet, la loi est claire. Les textes stipulent que seront représentés au CSE les syndicats ayant une représentativité dans le secteur privé ou public. Le gouvernement va donc appliquer la loi», affirme le ministre socialiste de l'Emploi. La FDT, syndicat proche de l'USFP, ne l'entend pas de cette oreille. Pour la centrale de Abderrahmane Azzouzi, seul le Code du travail fait foi. Cette polémique, rappelons-le, est née de l'intention manifestée par le gouvernement d'accorder deux sièges, parmi les 24 qui lui revient de répartir, du Conseil économique et social à l'UNTM, proche du PJD. La FDT estime qu'une éventuelle décision en ce sens, la défavorise. Dans une récente déclaration au Soir échos, Abdelhamid Fatihi, SG adjoint de la FDT et président du groupe parlementaire à la 2e Chambre, menace même de présenter un recours devant le Conseil constitutionnel, le cas échéant. Pour la FDT, le syndicat islamiste n'a pas franchi le seuil des 6% des voix requis lors des élections professionnelles de mai 2009. La centrale de Mohamed Yatime n'a donc pas droit de cité. «Il n'empêche que les deux syndicats négocient côte à côte avec le gouvernement lors du dialogue social», ironise le ministre Rhmani. Bref, Abbas El Fassi «se retrouve donc devant un dilemme : appliquer strictement la loi ou risquer ce qui lui reste encore de crédibilité en conttentant les islamistes de l'UNTM», confie, sous couvert de l'anonymat, un cadre syndical de l'UMT. * La FDT et l'UMT exigent que la logique de représentativité syndicale soit appliquée à fond. Ce dernier avance néanmoins une troisième piste. «Le gouvernement peut toutefois sauver la face sans pour autant s'attirer les foudres des islamistes». Explication : «Le gouvernement n'a qu'à retrancher les voix recueillies par les candidats indépendants et calculer ensuite le taux des voix qui revient à chaque syndicat. Dans ce cas, l'UNTM sera éligible», explique-t-il. Seul hic, les scores de l'UMT et de la CDT exploseront. Du coup, les deux centrales se retrouveront avec un nombre de sièges bien plus importants que celui proposé par le Premier ministre, à savoir 8 sièges pour l'UMT et 6 pour la CDT. En attendant, l'UNTM s'accroche à son «poids politique» qui justifie sa participation au dialogue social, les autres centrales, elles, guettent une éventuelle entorse à la loi de la part de Abbas El Fassi pour envenimer davantage plus le climat social.