« Il est nécessaire d'améliorer, d'élargir les contenus et d'encourager les chercheurs et les enseignants, matériellement et moralement, à recourir davantage au numérique », telle est la principale recommandation retenue au colloque international qui s'est tenu à l'Institut universitaire de la recherche scientifique de l'université Mohammed V Souissi à Rabat. Deux jours de débats et de conférences ont marqué la rencontre, qui était placée sous le thème de « L'université à l'ère numérique : e-formation, e-recherche, e-gouvernance ». Universitaires et experts venus de la France et de la Tunisie, ont répondu nombreux à l'invite de leurs pairs marocains. Au cours de la séance inaugurale, Radouane Mrabet, président de l'université a exposé la stratégie de Mohammed V-Souissi dans le domaine du numérique. Des représentants du ministère de l'Enseignement Supérieur, de la recherche Scientifique et de la formation des cadres et du ministère du Commerce, de l'Industrie et des Nouvelles technologies ont également présenté la politique de leurs départements en la matière. Le numérique, un tremplin pour l'avenir L'université marocaine, désireuse de relever des défis importants, doit rompre avec certaines méthodes et se projeter dans l'avenir. Pour cela, « elle ne peut, face aux changements rapides auxquels le monde est confronté, plus se permettre de fonctionner comme précédemment », de l'avis d'un intervenant s'exprimant sur l'importance de la e-formation. Cette dernière peut d'ailleurs, constituer une solution pour juguler les effectifs pléthoriques dans les amphithéâtres, ont conclu les participants. Le procédé? Mettre tout simplement à la disposition des étudiants, des cours en ligne. Des expériences encourageantes ont été présentées au public, à ce propos. Dans ce cadre, des enseignants-chercheurs de l'université Ibn Zohr d'Agadir, ont fait la démonstration d'un cours d'histoire en ligne, intégré à un Master, expérience à laquelle participent quatre universités, celle d'Agadir, l'université du Maine en France, l'université de Genève et l'université de Kaslike au Liban. Le thème des cours porte sur l'histoire religieuse. Deux parties sont déjà disponibles en ligne via ce lien http://hemed.univ-lemans.fr, en trois langues, français, anglais et arabe. L'ensemble de l'expérience a été présenté par visioconférence par un enseignant-chercheur de l'université du Mans. Améliorer la circulation des savoirs entre le Nord et le Sud Sur le plan international, de nombreuses institutions offrent leurs services pour le développement de l'université numérique, particulièrement l'université des Nations unies et l'Agence universitaire de la francophonie (AUF). Le développement des capacités pour le e-Learning et l ́intégration des nouvelles technologies dans l ́enseignement supérieur restent parmi les priorités de l ́université des Nations unies à Bonn. Pour améliorer la circulation des savoirs entre le Nord et le Sud, elle apporte un soutien au développement de ressources pour la e-formation et encourage le jumelage des universités à travers tous les continents. L'Institut de la francophonie pour l'Ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC), l'Institut de l'AUF, créé en 2012 et situé à Tunis, apporte aussi son soutien aux universités du pourtour méditerranéen et de l'Afrique sub-saharienne qui souhaitent développer la e-formation. L'IFIC offre ainsi des services de conseil et d'expertise, de formation, de sensibilisation, de recherche et de veille. Au cours des débats lors du colloque, les participants ont souligné la nécessité de veiller à la formation des chercheurs dans l'utilisation des ressources numériques. Une rencontre qui s'est close sur la problématique de la protection des travaux des chercheurs diffusés sur Internet.