Si le coût des envois de fonds était abaissé à 5 % (contre 7,32 % à l'heure actuelle), les migrants nord-africains et leurs familles pourraient conserver 673 millions de dollars de plus pour eux, selon la Banque Mondiale (BM). « Les envois de fonds sont un moyen de subsistance pour les familles des travailleurs émigrés originaires d'Algérie, d'Egypte, du Maroc et de Tunisie, qui ont envoyé près de 29,01 milliards de dollars chez eux en 2012 », déclare la BM. Toutefois, selon la base de données Send Money Africa de la Banque mondiale, le coût moyen des envois vers l'Afrique du Nord est de 7,32 %, un taux supérieur à l'objectif de 5 % visé par le G20 à l'échelle mondiale. L'Afrique, loin du taux de 5% Le G8 et le G20 ont, en effet, fixé à 5 % le niveau auquel le taux des frais d'envois de fonds devait être ramené à l'horizon 2004. « Les envois de fonds jouent un rôle essentiel au lendemain du Printemps arabe et il est important pour les consommateurs que le coût de ces transferts soit faible », déclare Loïc Chiquier, un directeur de la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale. « L'argent dépensé pour envoyer des fonds pourrait être consacré à l'éducation, à la santé et au logement ou épargné », ajoute-t-il. La réduction des frais de transfert contribue aussi à promouvoir l'inclusion financière, car ces transactions sont souvent les premiers services financiers utilisés par les destinataires, qui sont ensuite davantage susceptibles d'utiliser d'autres services tels que les comptes bancaires. Les coûts moins faibles en Afrique du Nord Le coût des envois de fonds vers l'Afrique du Nord est faible en comparaison des prix de transfert vers l'Afrique subsaharienne, où ils ont atteint en moyenne 12,4 % en 2012, ce qui fait de cette région la destination la plus coûteuse en matière d'envois de fonds à partir de l'étranger. Le coût moyen des envois vers l'ensemble de l'Afrique est de 11,89 %, tandis que l'Asie du Sud bénéficie des tarifs les plus bas au monde (6,54 %). Les Etats doivent œuvrer pour réduire les coûts « Les pouvoirs publics devraient prendre des mesures pour ouvrir le marché des envois de fonds à la concurrence », déclare Massimo Cirasino, responsable des services d'infrastructure financière et d'envois de fonds à la Banque mondiale. « Une concurrence accrue, ajoutée à une meilleure information des consommateurs, peut contribuer à abaisser les tarifs des transferts de fonds ». De ce fait, un cadre réglementaire encourageant la concurrence entre les prestataires de services peut favoriser la réduction des tarifs de transfert. Les travailleurs migrants, enfin, tireraient profit d'une information plus transparente sur ce type de service.