La ville de Skhirat a accueilli les 30 novembre et 1er décembre la deuxième édition du Forum international organisé par le Haut Commissariat au Plan. « L'Initiative pour une Communauté Atlantique » était au menu. Le Forum de Skhirat a réuni plusieurs intervenants de haut niveau venus de différents pays du Nord et du Sud. Et si l'ensemble des pays de la rive atlantique se regroupait au sein d'une même entité ? Proposition certes idéaliste, mais pas irréaliste. C'est le refrain entonné par les nombreux intervenants du deuxième forum international organisé par le Haut Commissariat au Plan. Le Centre International de Conférences Mohammed VI de Skhirat a reçu de grandes personnalités des sphères géopolitiques, économiques et sociales de l'Océan Atlantique. Ils étaient invites à réfléchir sur « L'Initiative pour une Communauté Atlantique ». Autrement dit, les stratégies à mettre en place pour fédérer les pays riverains de l'Océan Atlantique autour d'une même institution. « Le 2e Forum de Skhirat s'inscrit dans le cadre du prolongement du programme d'études prospectives que mène depuis 2004, en toute indépendance institutionnelle et intellectuelle, le Haut Commissariat au Plan, sous le thème « Maroc 2030 », avec la participation d'experts nationaux et étrangers et des représentants des mondes de l'université, de l'économie de la politique et de la société civile », a déclaré Ahmed Lahlimi Alami Haut Commissaire au Plan, avant d'ajouter, « Les travaux de cette deuxième édition ont souhaité transcender les clivages Est-Ouest, Nord-Sud, et les paradigmes idéologiques et stratégiques qui les ont longtemps entretenus au cours de l'histoire récente. (...) L'Initiative pour une Communauté Atlantique se conçoit comme une occasion de poursuivre le débat sur les conditions d'une mutualisation des génies spécifiques de toutes les nations qui bordent l'Atlantique sur la voie de l'édification d'un avenir commun de prospérité, de progrès social et de sécurité globale dans le respect de la diversité et des droits humains individuels et collectifs ». Un dynamisme économique Plusieurs séminaristes ont mis en exergue les potentialités géographiques et économiques que de l'Océan Atlantique au moment ou l'Europe et les Etats-Unis sont englués dans la crise économique. « Les uns et les autres ont senti la nécessité de créer une communauté atlantique. Cet espace regroupe des pays riverains du Nord au Sud. L'Atlantique c'est 2/3 du PIB international en termes de transactions commerciales, un carrefour maritime extrêmement dense car il regorge d'immenses ressources halieutiques », a indiqué Babacar Diallo président de l'Organisation pour l'Alliance des Etats africains riverains de l'Atlantique. Pour Hassan Abouyoub, ancien ministre de l'Agriculture et Ambassadeur du Maroc en Italie cette initiative se justifie par «l'échec des modèles d'intégration régionaux à l'exception de l'Union Européenne ». Mais faudrait-il pour autant les ignorer ? « Il ne s'agit pas de substituer les organisations existantes. La communauté atlantique devrait consolider les agendas de travail qu'elle a déjà définis en encourageant une coopération quadripartite entre l'Afrique, l'Europe, l'Amérique du Nord et latine », répond Jaime Gama ancien président de l'Assemblée de la République du Portugal. L'Amiral Jacques Lanxade s'est réjouit de « l'absence de tensions entre les pôles de puissances qui composent cet espace », une situation propice pour l'instauration de cette organisation. Un océan de risques En dehors de ses richesses économiques et naturelles, l'espace atlantique reste une zone de prédilection pour les narcotrafiquants, les pirates ou encore pour les flux migratoires séduits par les mirages de l'Occident. L'émotion a parcouru la salle Paris du Centre de Conférences de Skhirat lorsque Babacar Diallo a demandé à l'assistance d'observer une minute de silence à la mémoire des nombreuses victimes de l'immigration clandestine. Selon lui, « la communauté atlantique ne doit pas sombrer dans le mimétisme institutionnel (ndlr référence aux organisations existantes) pour remédier à ce phénomène ». Pour sa part, Ahmed Ould Daddah président du Parti du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) en Mauritanie préconise « un partenariat transversal pour résoudre tous ces problèmes ». Par ailleurs, le Forum a mis l'accent sur la sécurité énergétique et alimentaire ainsi que les défis environnementaux qui concernent les pays de la rive atlantique. * Tweet * *