Dans une récente déclaration, Christopher Ross a indiqué qu'une situation de statu quo concernant la question du Sahara était dangereuse, notamment à cause de la menace terroriste grandissante au Sahel. L'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross et le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 7 novembre dernier à Alger. Lors d'un entretien lundi avec le ministre des affaires étrangères espagnol, l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU au Sahara, Christopher Ross, a déclaré que, « dans le contexte de la montée de l'extrémisme, du terrorisme et de la criminalité organisée dans la région du Sahel », une situation de statu quo concernant la question du Sahara était « insoutenable » et « dangereuse ». Selon un communiqué de l'ONU, Ross a déclaré à l'issue de sa rencontre avec le chef de la diplomatie espagnole : « S'il est tentant pour certains d'affirmer qu'il est trop risqué de relancer les efforts de paix et que le statu quo garantit au moins la stabilité, je suis convaincu que cela serait une erreur grave, particulièrement alors qu'il est menacé par la montée de l'extrémisme, du terrorisme et des éléments criminels dans la région du Sahel ». L'émissaire de Ban ki-Moon a également indiqué que « si la situation est laissée en l'état, les violences pourraient reprendre avec des conséquences tragiques… ». Il a ensuite exhorté les différentes parties « à s'engager au plus vite dans des négociations sérieuses ». « Le conflit doit être résolu et cela est possible s'il existe une volonté réelle d'engager le dialogue et de faire preuve de compromis pour trouver une solution acceptable pour tous », a-t-il déclaré. Menace transnationale D'après Jack Kalpakian, professeur en relations internationales à l'université Al Akhawayn, « la résolution du conflit dépend de la compréhension du Polisario et de l'Algérie du fait que des groupes tels que le MUJAO et l'AQMI les menacent directement et de manière très sérieuse, et que l'apparition de ces mouvements dans les zones adjacentes à leur territoire signifie qu'ils doivent coopérer avec le Maroc ». Selon Kalpakian,« l'Algérie pense pouvoir gérer une telle menace parce qu'elle y a fait face auparavant. Or, il semblerait que l'Algérie ne réalise pas la nature transnationale de cette nouvelle menace ». La principale conclusion à retirer de la visite régionale de Christopher Ross est, selon Jack Kalpakian, que « les Etats-Unis veulent mettre fin au conflit le plus tôt possible ». Du côté du ministère des Affaires Etrangères, on préfère ne pas se prononcer sur un bilan, même provisoire. Interrogé par Le Soir Echos, le ministre délégué aux Affaires Etrangères, Youssef Amrani, déclare : « Nous ne pouvons pas faire de bilan pour l'instant, du moment que la visite de Christopher Ross n'est pas encore terminée ». Après avoir visité le Maroc, la Mauritanie, l'Algérie, et l'Espagne, l'envoyé spécial de Ban Ki-Moon s'est rendu mardi à Paris. Christopher Ross devrait se rendre également à Londres, Washington et Moscou « afin de mobiliser le soutien de la communauté internationale », selon un communiqué de l'ONU. Un rapport sur sa visite est attendu d'ici la fin du mois. * Tweet * *