Figure emblématique du 7e art chinois, Zhang Yimou, a signé The Flowers of war, son 18e long-métrage. L'œuvre sera présentée en avant-première du 12e Festival du Film de Marrakech, qui rend hommage cette année au prolifique auteur. La cite interdite. Entier, esthète à l'extrême, artiste multiple, Zhang Yimou est un personnage qui fascine autant que ses films. Un esprit tenace qui gravite depuis plusieurs décennies dans la voie escarpée du cinéma, en imposant son art. Doté d'une évidente acuité et d'un rare sens de l'observation, il fait ses classes au cinéma en temps réel, comme chef opérateur. Né en 1950 à X'ian dans la province du Shaanxi en Chine, Zhang Yimou est encore lycéen lorsque la Révolution culturelle, éclate dans son pays. Envoyé à la campagne afin d'y travailler, il se trouve dans l'impossibilité de poursuivre ses études. En 1978 pourtant, il passe haut la main l'examen national d'entrée à l'Académie du cinéma de Pékin où il obtient un diplôme de chef opérateur. On imagine sans doute que ce poste déterminant lui a permis d'observer longuement la façon dont les metteurs en scène travaillaient. Zhang Yimou a ainsi capté avec brio les lumières de nombreux films, tel un peintre qui veille amoureusement à l'harmonie de son ouvrage. Il a notamment, été chef opérateur des longs-métrages « One and Eight » de Zhang Junchao (1982), « Terre Jaune » de Chen Kaige (1984), suivent en 1986 « Old Well » de Wu Tianming puis « La Grande Parade », une autre œuvre de Chen Kaige en 1986. Son évidente sensibilité, son besoin incessant d'expression, le mènent naturellement à la comédie, Zhang Yimou, est Epouses et concubines. également un acteur confirmé. Il est récompensé par le prix d'Interprétation au Festival de Tokyo pour son rôle, dans « Old Well ». On le retrouve encore sur grand écran avec « Le Sorgo Rouge » en 1987, qui sonne définitivement l'heure de ses premiers pas de réalisateur, et révèle alors un nouveau visage au 7e art chinois : celui de la comédienne Gong Li, héroïne principale. Le film est couronné par l'Ours d'Or au Festival de Berlin et asseoit la reconnaissance internationale du cinéaste de la part du public et de la profession. Une pluie de prix consacre les prochains films de Zhang Yimou. Témoin « Ju Dou », réalisé en 1990 et nommé à l'Oscar du Meilleur film étranger, le célèbre et impérissable « Epouses et Concubines », remporte le Lion d'Argent au Festival de Venise en 1999 et « The Road Home » qui obtient l'Ours d'Argent et le prix du Jury au Festival de Berlin en 2000. Des histoires et des prix Le Sorgho Rouge. Le succès et le talent de Zhang Yimou, traversent sans mal les décennies 90 et 2000. Difficile de ne pas comprendre dès sa première réalisation « Le Sorgho Rouge», au succès d'estime, que ce jeune réalisateur allait laisser une trace dans l'histoire du cinéma chinois et qu'il allait conquérir, à coups de films tour à tour grands spectacles, épopées romanesques ou intimistes, les rives de l'Europe et des Etats-Unis. Véritable météorite maîtrisant les codes scénaristiques de l'époque et menant la caméra d'un genre à un autre, ce cinéaste qui séduit aux quatre coins de la planète, est aussi un faiseur d'acteur au-delà d'un faiseur d'histoire. En 2003, il vit un Figure de proue du septième Art chinois, Zhang Yimou, marque les esprits et séduit les cœurs. second succès international avec « Hero », interprété par Jet Li, Tony Leung Chiu Wai, la sublime Maggie Cheung et Zhang Ziyi. Le film lui vaut alors, sa troisième nomination pour l'Oscar du Meilleur Film étranger. Avec 18 films au compteur, dont, « Vivre ! »(Grand Prix du Jury du Festival de Cannes en 1994), « Under The Hawtorne Tree » (2010), « La Cité Interdite» (2006), « Keep Cool » (1997) ou encore le « Secret des Poignards volants » (2004), qui obtient une nomination au BAFTA et au Golden Globe, pour le Meilleur film étranger, Zhang Yimou nous a accoutumé à son regard incisif et sa griffe filmique ayant atteint les sommets. Gageons que « The Flowers of War » avec Christian Bale, nous embarquera dans son univers détonnant. Marhaba à cet auteur prolifique, à qui le 12e FIFM rend hommage. Zhang Yimou, pourrait être inspiré par la force et la magie du Sud marocain, par nos héros du quotidien, de Tahanaout à Taghazout... et y planter sa caméra pour une nouvelle histoire. * Tweet * *