La réplique militaire turque à l'agression syrienne est une première. En juin dernier, les deux pays avaient déjà connu un grave incident après la destruction d'un avion turc par la défense antiaérienne syrienne et Ankara avait préféré riposter diplomatiquement sans aller vers l'affrontement militaire. Si la Turquie est très engagée dans la crise syrienne, c'est [...] La réplique militaire turque à l'agression syrienne est une première. En juin dernier, les deux pays avaient déjà connu un grave incident après la destruction d'un avion turc par la défense antiaérienne syrienne et Ankara avait préféré riposter diplomatiquement sans aller vers l'affrontement militaire. Si la Turquie est très engagée dans la crise syrienne, c'est qu'elle est aux premières loges avec les 800 kilomètres communes avec son voisin et l'hébergement des milliers de réfugiés de ce pays. A savoir que l'histoire entre les deux pays a été émaillée par de longues périodes de crise. Il faut dépoussiérer les pages des années 1950 pour comprendre les raisons de cette tension quasi-permanente entre Ankara et Damas. En 1951, la Turquie adhère à l'OTAN, tandis que la Syrie entre dans la sphère d'influence soviétique. Suite aux élections de 1954, le parti nationaliste arabe Baas, opposé aux Etats-Unis se proclame allié de Moscou. Dès lors, la Turquie et la Syrie sont séparées par leur appartenance à deux blocs différents, dans le contexte de la guerre froide. Rangée dans le camp « anti-impérialiste », la Syrie héberge sur son territoire des partis d'extrême gauche turcs, ce qui irritera aussi bien les politiques que l'institution militaire en Turquie. Pourtant, depuis son arrivée au pouvoir en 2003, lePremier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait consolidé ses relations avec Bachar Al-Assad. Mais quand le peuple syrien a commencé sa révolution, les relations entre les deux pays se sont rapidement détériorées. D'aucuns prédisent aujourd'hui un embrasement aux conséquences incertaines... * Tweet * *