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« Il y a une urgence à Casablanca » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 18 - 09 - 2012

Le réseau Casa Environnement vient d'établir un plan d'action pour sensibiliser sur la protection de l'Environnement dans la ville blanche. Le Pr. Said Sebti président du réseau nous en livre les grands axes.
Carrières archéologiques de Sidi Abderrahmane.
Vous prévoyez d'organiser une série de visites dans des localités de Casablanca. Qui-est-ce qui motive une telle initiative ?
Nous tenons à jouer un rôle dynamique et utiliser la sensibilisation à l'environnement comme un levier pour le développement du civisme des citoyens, un principe si rarement observé dans notre cité. Dire que tout va mal et qu'il faut tout changer pour améliorer la situation environnementale à Casa est un exercice facile et pratiqué très souvent par une grande majorité des citoyens. La conséquence de ce raisonnement est le découragement suivi d'une inhibition de toute action à faire et finalement la résignation à supporter l'insupportable. Notre vision est basée, d'une part, sur la diffusion des informations autour des problèmes environnementaux et d'autre part, sur des actions bien précises afin de faire bouger les choses. Les problèmes de Casablanca sont si nombreux qu'il faut s'attaquer aux plus urgents pour éviter la dispersion des efforts. Nous avons défini une première liste des « points chauds environnementaux » qu'il faut résoudre d'urgence. Notre objectif est de mettre en lumière les problèmes les plus graves qui ont une influence directe sur la santé ou le bien être des casablancais.
Le parc Belvédère
Justement vous avez ciblé le marché des volailles à la Villette Hay Mohammadi, les carrières archéologiques de Sidi Abderrahmane, le parc de Belvédère, et la forêt de Nouaceur. Pourquoi le choix de ces localités ?
En fait, il y a urgence un peu partout à Casa. La liste des points chauds environnementaux n'est pas encore complète alors qu'elle est déjà longue. Pour démarrer cette opération, quatre points chauds à visiter en septembre et octobre 2012. Nous avons choisi les endroits où nous avons des interlocuteurs associatifs actifs sur place. Nous visitons en premier lieu le marché des volailles de la villette à Hay Mohammedi qui est un endroit provisoire depuis de nombreuses années. Un marché qui ne respecte aucune mesure d'hygiène ni de sécurité, l'anarchie qui y règne est tout d'abord un risque sanitaire pour les travailleurs du secteur eux même qui vivent dans des conditions lamentables difficile à supporter, le risque sanitaire est visible au premier passant. Notre action vise aussi à montrer la souffrance des habitants des alentours qui supportent quotidiennement les effets néfastes des odeurs très fortes, des insectes, etc. Les déchets des volailles s'agglutinent un peu partout à l'intérieur du marché et ne sont pas évacués régulièrement. Le deuxième site que nous allons visiter est celui des carrières archéologiques de Sidi Abderrahmane. Un site protégé, contenant des merveilles archéologiques d'une qualité scientifique exceptionnelle, totalement abandonné qui est devenu une décharge publique sauvage. Ce qui est étonnant, c'est que ce site est connu au niveau international comme un site de référence dans le domaine. Le troisième point chaud c'est le parc de Belvédère qui est dans un état délabré où la seule verdure qui existe est celle des arbres qui résistent encore, heureusement, à l'abandon par la ville du seul espace « vert » de tout ce grand quartier. Enfin nous visiterons la forêt de Nouaceur qui a perdu déjà une bonne partie de sa superficie et si on ne fait rien, l'abattage des arbres finira par la faire disparaitre un jour.
Casa Environnement vient d'élaborer son plan d'action. Pourriez-vous nous en livrer les grands axes ?
Ce plan d'action est réparti en trois axes dont le premier est le contact des autorités administratives de la ville afin de discuter les problèmes environnementaux les plus pertinents et leur exposer nos propositions ainsi que le rôle que nôtre réseau est prêt à jouer dans la sensibilisation et l'encadrement des citoyens pour l'amélioration de la situation catastrophique actuelle. Le deuxième axe du plan d'action concerne la formation et la sensibilisation où l'Université a un rôle primordial à jouer afin que les acteurs associatifs puissent acquérir les connaissances de base pour agir convenablement. Ceci est vraiment nécessaire vu l'utilisation abusive du mot « environnement » qu'on entend ici et là et qui sème une certaine confusion. Pour cela, nous comptons établir un planning de formation sur des thématiques bien précises, animer les clubs de l'environnement, organiser des campagnes de sensibilisation et de nettoyage de certains quartiers, à travers les associations locales, et récompenser les plus propres par des prix symboliques et enfin, organiser en avril 2013 la deuxième édition de la « Caravane Casa Environnement » avec une dizaine de bus en circulation à travers la ville. Le dernier volet de notre plan d'action représente des points précis et ciblés à réaliser. En dehors de ces visites, nous comptons également recenser les espaces verts, œuvrer pour transformer les espaces vides en espaces verts, établir des projets de tri sélectif dans quelques quartiers en faisant intervenir notamment les associations, les chiffonniers, les sociétés de ramassage des ordures, les arrondissements. Un projet est actuellement en discussion avec la préfecture de Sidi Bernoussi faisant intervenir une grande association humanitaire de la place. En fin nous allons organiser une journée sans voiture dans un quartier de la ville, avec comme animation des activités pour les cyclistes et les piétons et une journée « centre ville vert et fleuri » sur une partie du boulevard Med V et de l'avenue Hassan II, la future zone piétonne prévue après le démarrage du tramway.
Un programme ambitieux mais dont la réalisation nécessite certainement un financement assez conséquent ? Casa Environnement parvient-il à gérer cette équation ?
Au départ, la faculté des sciences Ben M'sik et l'Université Hassan II Mohammedia-Casablanca ont participé financièrement et logistiquement à la création de Casa Environnement. Par la suite, nous avons fonctionné uniquement avec la générosité des bénévoles du réseau mis à part la Caravane Casa Environnement du 10 juin dernier, qui a été sponsorisée en partie par un acteur économique de la ville. La réalisation de notre plan d'action nécessite effectivement l'implication du Conseil de la ville, de la Wilaya et des acteurs socio-économiques, sans cela, nous ne pourrons pas atteindre notre objectif.
Selon vous, quels sont les problèmes environnementaux majeurs auxquels la ville de Casablanca est confrontée ?
Casablanca s'est développée sans un plan directeur et par conséquent elle manque de structures harmonieuses qui prennent en compte les aspects aussi bien économiques que social dans son sens large. L'urbanisation de la ville, tenant compte uniquement du bénéfice immédiat et de l'enrichissement rapide, s'est faite en sacrifiant les espaces verts et le bien être des citoyens. Ceci à causé des problèmes dont la gestion est extrêmement compliquée et toute solution palliative nécessite des investissements colossaux. Les problèmes environnementaux dont souffre la mégapole sont nombreux et concernent tous les aspects de la pollution (déchets solides, effluents liquides et pollution atmosphérique), le manque d'espaces verts et de détente (1 m2/habitant alors que la norme internationale est supérieure à 10 m2/habitant), la promiscuité des industries avec les zones d'habitation, le problème du transport et l'asphyxie des habitants que cela génère, le désordre et la faible rotation dans le ramassage des ordures qui donnent un aspect sale à la ville et la liste est longue. Il y aussi un manque de civisme assez remarquable d'un grand nombre de citoyens, mais ce même citoyen souffre énormément à vivre dans les conditions actuelles. Le non respect de la loi est un facteur déterminant dans le calvaire des casablancais. On peut citer à titre d'exemple l'appropriation des trottoirs publics par les cafés et le stationnement abusif, ce qui oblige les passants y compris les petits enfants à marcher sur la chaussée et prendre le risque de se faire renverser à tout instant. Il ne faut pas oublier que le projet du tramway de Casa, même s'il ne résous pas le problème du transport urbain, est un projet très positif pour la ville, du point de vue environnemental, par la diminution des émanations des gaz d'échappements qui sont la causes de nombreuses maladies. Le rôle des associations dans l'éveil du civisme chez les citoyens doit être reconnu et soutenu dans l'objectif de vivre, un jour, agréablement dans Casablanca, ville qui ne manque pas d'atouts et que nous aimons énormément.
L'association Casa Environnement
Casa Environnement a vu le jour le 21 avril 2012. C'est un réseau qui regroupe une cinquantaine d'associations qui œuvre dans le domaine de l'environnement et du développement durable. Selon Said Sebti, « l'objectif est la coordination des efforts pour une meilleure efficacité dans la sensibilisation et l'éducation des citoyens ainsi que l'information des responsables et des acteurs économiques de la ville ».
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