Environnement. Envahis par les fumées noires et inondés par les sacs poubelles éclatés, plusieurs quartiers à travers le royaume n'offrent plus un cadre de vie agréable. De plus, le déséquilibre écologique est aggravé par des industriels tournant le dos aux défenseurs de l'environnement. Sacs poubelles volant, odeurs nauséabondes, fumées douteuses, la ville de Casablanca est gravement malade. Touchés par toutes sortes de pollution, des quartiers situés en plein cœur de la métropole sont envahis par les ordures ménagères et le débordement qu'ils connaissent. Seule une catégorie de la population s'en réjouit. Une population officiellement estimée à quelques 100.000, mais que l'on peut raisonnablement évaluer à plusieurs millions, il s'agit des rats. A cette pollution devenue partie intégrante du paysage, s'ajoute la propagation des fumées noires dégagées par les bus, taxis, véhicules particuliers, et camions. Pis encore, des milliers de personnes habitent à côté d'unités industrielles dont les cheminées évacuent quotidiennement des déchets parfois toxiques. Toute personne empruntant la route nationale Casa Rabat, confirme cette réalité, en traversant un point déterminé de l'axe : centre ville -Aïn Sbaâ. Ce scénario qui touche d'autres villes du royaume s'aggrave par les rejets liquides et solides qui se déversent dans le littoral. Asphyxié par les déchets, les fumées noires ou les rejets industriels, le marocain cherche désespérément un refuge pour respirer et évacuer son stress permanent. Le cas de Casablanca est frappant. Cette métropole compte bien quelques espaces verts, mais ils sont rares et surtout mal entretenus. On estime à 1.4 m2 la surface d'espaces verts par habitant à Casablanca contre plus de 18m2 à Paris et 28 m2 à Bruxelles. Il est clair que le Maroc est confronté aujourd'hui à une urgence écologique majeure : pollution de l'air et de l'eau, déforestation, raréfaction inquiétante de l'eau, gestion dramatique de déchets. A qui incombe donc la responsabilité de protéger l'environnement ? Sensibilisation de la masse Moundir Zniber, président de l'association «pour un Maroc vert», a déclaré lors d'une conférence de presse, que le Maroc vit aujourd'hui les prémices d'une crise écologique et environnementale et que la vitesse et l'ampleur de la dégradation environnementale incitent à une prise de conscience globale. Ainsi, un festival sur l'écologie et le développement durable en Afrique, initié par cette association, est prévu pour le 29 et le 30 Mai à Marrakech. Quand les habitants affirment être victimes de nombreuses formes de pollution industrielle et que les industriels tournent le dos aux défenseurs de l'environnement et aux chercheurs scientifiques ayant déjà tiré la sonnette d'alarme, comment peut-on les convaincre de respecter la réglementation relative à la protection de l'environnement ? Au Maroc, l'absence de station de traitement préalable des déchets industriels est aggravée par la négligence des clauses environnementales. Dans les cahiers des charges relatifs à la création d'entreprise, ne figure aucune clause relative à la protection de l'environnement. Pis encore, ce ne sont pas les espaces verts qui manquent, mais les actions concrètes qui font un grand défaut. Rappelons qu'une carrière de 100 hectares a été gracieusement offerte par feu Hassan II à la commune Sidi Moumen pour la création d'un parc. Mais à ce jour, rien n'a été fait. L'éducation et la sensibilisation de masse, ne pourraient être efficaces que par l'implication des citoyens ordinaires, d'industriels et des pouvoirs publics.