Le déficit budgétaire ne cesse de s'aggraver à fin août 2012. Il se chiffre à 33,4 milliards de DH plombé par les salaires et les dépenses de compensation. La compensation grignote des points de poids au détriment des autres rubriques de dépense. Les problèmes budgétaires ne sont pas à leurs derniers balbutiements. A fin août 2012, les dépenses du budget général se sont inscrites en hausse de 17,2% par rapport à la même période de l'année précédente pour atteindre 180,2 milliards de DH. « Cette hausse s'explique par une augmentation de 23,6 % des dépenses de fonctionnement, de 6 % des charges de la dette budgétisée dont la maturité est égale ou supérieure à 5 ans et de seulement 2,5 % des dépenses d'investissement », peut-on lire dans le bulletin mensuel des statistiques des finances publiques pour le mois d'août. La compensation agrandit son poids Dans le détail, les dépenses de fonctionnels se sont élevées à 127,2 milliards de DH, dont 64,2 milliards ont concerné les traitements et salaires. Les salaires servis se sont inscrits en augmentation de 12,6% en raison notamment de l'impact des recrutements et promotions opérés ainsi que du fait que la revalorisation des salaires de 600 DH est servie en 2012 à partir de janvier, alors qu'en 2011, elle n'est intervenue qu'à partir de mai. Comparé à ce qui a été programmé dans la loi de finances de 2012, le taux de réalisation n'a atteint que 69%. Par ailleurs, les dépenses de matériel ont enregistré une hausse de 25,4% (17,6 milliards de DH contre 14 milliards de DH). Les charges de la compensation de leur côté ont augmenté à fin août 2012 de 61,5% à 3,3 milliards de DH plombées par la hausse des cours des matières premières et portant le taux de réalisation à 80% laissant seulement 8,4 milliards de DH pour les quatre mois qui restent de l'année. Quant aux dépenses en intérêts de la dette, ceux-ci ont avancé 9,3% à 12,9 milliards de DH. Les charges de la dette extérieure ont augmenté de 19,8% contre seulement 8,1% pour celles de la dette intérieure. Les dépenses en investissement ont de leur côté avancé de 2,5% sur une année pour se chiffrer à 26 milliards de DH. Par poids, bien que les charges du personnel continuent à se positionner comme première rubrique de dépense, elle cède quelques points au profit des charges de la compensation qui fait passer sa part de 16,4% en 2011 à 22,4% en 2012. Les charges du personnel pèsent 38,6%, celles de l'investissement 15,7%, du matériel 15,6 et les intérêts 7,8%. Les recettes ordinaires se sont élevées à 129,3 milliards de DH, en augmentation de 1% par rapport à fin août 2011. Légère hausse des recettes Cette progression est due à la hausse des recettes fiscales de 6,2 % conjuguée à la baisse des recettes non fiscales de 27,8 %, ajoute la même source. Le ministère impute l'évolution des recettes fiscales qui se sont élevées à 114,4 milliards de DH, (en progression de 6,2 % par rapport à la même période de 2011) à la hausse de 2,1 % des recettes douanières, de 8,1 % de la fiscalité domestique ainsi qu'à l'augmentation de 11,6 % de la TIC sur les tabacs manufacturés. En ce qui est des recettes douanières, elles ont atteint 36,8 milliards de DH à fin août 2012, en hausse de 2,1 % par rapport à leur niveau à fin août 2011, précise le Bulletin. Les recettes provenant des droits de douane réalisées à fin août 2012 ont été de 6,3 milliards de DH contre 6,8 milliards de DH un an auparavant, soit une baisse de 7,9 %, tandis que les recettes de la TVA à l'importation se sont établies à 22,1 milliards de DH à fin août 2012 contre 20,6 milliards de DH un an auparavant, en progression de 7,3 %. Ebranlée par la hausse des importations taxables et notamment des produits pétroliers, la TVA sur les produits énergétiques a augmenté de 7,2 % tandis que celle sur les autres produits s'est bonifiée de 7,3 %. Pour sa part, la TIC sur les produits énergétiques a atteint 8,5 milliards de DH en 2011, en baisse de 2,6 % par rapport à son niveau de fin août 2011. Les recettes provenant de la fiscalité domestique se sont élevées à 71,5 milliards de DH à fin août 2012, en augmentation de 8,1 % par rapport à leur niveau de fin août 2011. En revanche les recettes non fiscales ont accusé une baisse de 27,8 %, à 13,2 milliards de DH, notamment en raison de la réalisation en 2011 d'une recette de privatisation de 5,3 milliards de DH. Au final, le budget a enregistré un déficit de 33,4 milliards de DH contre 7,4 milliards de DH à fin août 2011. * Tweet * *