Invité mardi par la Commission parlementaire des secteurs sociaux à présenter le bilan de la participation marocaine aux JO de Londres, le ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Ouzzine, a également évoqué le cas d'Eric Gerets, qui fait l'objet de polémiques. Ali Fassi Fihri, président de la FRMF et Eric Gerets, sélectionneur national. Tout ce que compte le pays comme médias et pages sur les réseaux sociaux relayaient hier ce que Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des sports, a finalement crié haut et fort : « Le départ de Gerets n'est qu'une question de jours ». Une source au ministère des Sports le confirme également pour Le Soir échos : « Il ne reste que quelques détails administratifs. L'annonce que les Marocains attendent se fera bientôt ». Gerets aussi attend cette annonce, mais à quel prix ? Le salaire de l'entraîneur belge de l'équipe nationale est conséquent. La séparation devrait coûter cher à la Fédération royale marocaine de football, sauf si le Lion de Rekem accepte les conditions de son président Ali Fassi Fihri. Ce dernier était également présent devant la commission des parlementaires. Ahmed Zaidi, chef de file des députés de l'USFP, parti de l'opposition, a confié au Soir échos que Ali Fassi Fihri, président de la FRMF, avait de « l'amertume ». « Il a demandé à prendre la parole. Il a commencé à expliquer qu'il comprend « le souhait « des Marocains et qu'il est sur la même longueur d'onde que ces derniers ». Zaidi ajoute que « l'ambiance était électrique ». Selon le député usfpéiste, l'exposé du ministre de la Jeunesse et des sports était « violent ». « Nous l'avons convoqué (Mohamed Ouzzine, ndlr) pour s'expliquer sur l'état actuel du sport national, dont le football. Nous pensons qu'il y a absence totale d'une vision sportive nationale. Concernant le cas de Gerets, le ministre nous a déclaré que c'est une question de jours et de clause libératoire. Que des paroles », souligne Ahmed Zaydi. L'embarras d'Ouzzine Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des sports. Pour Omar Hjira, député du parti de l'Istiqlal et membre de la commission parlementaire des secteurs sociaux, « Gerets n'est pas le seul fautif dans cette affaire ». « Le vrai problème est que nous n'avons pas un vrai football. Cette question est plus grande que l'affaire Gerets. Il faut arrêter les critiques et commencer à travailler. Il faut tout refaire à zéro », explique Omar Hjira. Ce dernier l a ajouté que la commission s'est seulement contentée de l'exposé du ministre Mohamed Ouzzine. Concernant le cas de Gerets, notamment au sujet de son départ, les parlementaires de la commission ont insisté auprès de Ouzzine pour que ce dernier se prononce sur une date précise. Le ministre répondra alors : « Vous me mettez dans l'embarras ! », avant d'ajouter qu'il faut du temps pour rassembler les documents et que la décision reviendra en fin de compte au bureau fédéral de la Fédération royale marocaine de football ». Lors de cette réunion, les douze fédérations sportives parties aux JO étaient présentes. « Cela n'a pas de sens que seul, le président de la FRMF, prenne la parole. Nous écouterons tous ces présidents lundi prochain, dont Ali Fassi Fihri », explique le député d'Oujda. Hjira reste sur sa faim cependant puisque le cas Gerets n'était pas le seul à l'ordre du jour. « Après l'exposé du ministre, j'ai réalisé qu'on était devant un responsable qui venait juste de découvrir que le pays manque furieusement d'infrastructures et d'une vision pour accompagner le sport national. Ceci n'est pas nouveau », note Hjira. « L'équipe nationale marocaine était toujours composée de Marocains de l'étranger avec un passeport marocain. L'heure est venue pour s'intéresser plus aux clubs marocains, au sport local. Il faut une révision complète de notre sport. Une politique sportive, claire doit être mise à jour, surtout au sein des fédérations sportives », précise le député. « Participer à une compétition sportive pour ramener une médaille est un détail. Il faut défendre les couleurs nationales, c'est plus important », martèle Omar. * Tweet * *