Le dernier rapport du CNUCED sur le commerce et le développement plaide pour la mise en place de dispositifs à même de garantir une répartition équitable des richesses. Le creusement des écarts de revenu et de richesse dans le monde n'est pas une conséquence inévitable de la mondialisation. La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) a présenté hier à Rabat, son dernier rapport sur le commerce et le développement. Intitulé « Politiques pour une croissance équitable et équilibrée », ce rapport est spécialement consacré aux inégalités de revenu et avance que « réduire les écarts croissants de richesse et de revenu non seulement aura des effets sociaux positifs, mais favorisera également une croissante économique plus forte », précise-t-on dans un communiqué. D'après ce rapport, le creusement des écarts de revenu et de richesses dans le monde n'est pas une conséquence inévitable de la mondialisation et du changement technologique. La concentration croissante des revenus limite le potentiel économique des pays en affaiblissant la demande de biens et services et en réduisant les perspectives en matière d'éducation et de formation ainsi que la mobilité sociale des populations. Les auteurs du rapport 2012 affirment que ces tendances peuvent et doivent être inversées par la mise en œuvre de politiques budgétaires et de politiques publiques de l'emploi. Egalement, selon ce rapport, les gouvernements devraient promouvoir une fiscalité progressive des dépenses sociales et encourager des ajustements de salaires en lien avec la croissance de la productivité. Le sujet de répartition des revenus vient en suite logique après le rapport de 2011 qui, lui, portait sur les défis d'après la crise pour l'économie mondiale. Il conclut que la reprise ralentit et que la « reprise à deux vitesses » résulte principalement de grands écarts dans la demande intérieure. Dans les pays en développement, la forte croissance des salaires et le maintien de l ́aide publique ont prolongé la reprise de l ́investissement et de la demande intérieure, alors que dans la plupart des pays développés, la demande privée est léthargique du fait de la stagnation des salaires et du peu d ́amélioration sur le front de l ́emploi. La tendance récente à l ́austérité budgétaire et monétaire constitue un risque important pour l ́économie mondiale. Dans une pareille configuration, le maintien d'une croissance stable tout en assurance plus d'équité dans la répartition des richesses ne pourrait être qu'un gage d'une stabilité sociale et politique qui a été mise à rude épreuve durant l'année dernière. * Tweet * *