L'eau semble être oubliée par le gouvernement. Etant dans une situation peu enviable où les chantiers prioritaires s'entassent, celui-là même devrait faire face à un grand défi : savoir replacer les véritables priorités comme celle de l'eau au lieu de rester polariser sur d'autres questions. Le dessalement de l'eau, qui «représente un facteur de 10 par rapport à une station d'épuration, est très énergivore. Au même titre que le traitement des eaux saumâtres représente un facteur de 3 comparativement à un traitement classique. L'eau, ce «bien politique» semble être relégué au second plan dans l'agenda économique du gouvernement Benkirane. «Je n'ai pas encore entendu parler de l'eau et ce, depuis l'investiture du nouveau gouvernement. J'espère qu'il se penchera sur cette question cruciale…», lance Houria Tazi Sadeq, présidente de l'Alliance Maghreb-Machrek pour l'eau (ALMAE). Intervenant hier à Casablanca lors d'une conférence placée sous le thème: «Bonne gestion de l'eau: vers une gestion durable», organisée par la Chambre commerciale britannique au Maroc, l'expert juridique se demande sur le sort réservé à la stratégie nationale pour l'économie et la valorisation de l'eau lancée par le gouvernement précédent. Elle pointé du doigt, l'absence de cohérence et de cohésion au niveau des plans sectoriels. Comment expliquer alors qu'une région comme le Souss souffrant d'un stress hydrique accru puisse nourrir le pays? Ses disponibilités en eau se situent seulement à 180 mètres cubes par habitant et par an contre 1 850 mètres cube/habitant/an pour la zone de Loukkous-Tanger. Tazi ressuscite même le rôle du Conseil supérieur de l'eau et du climat (CSEC) qui n'a pas tenu de conseil d'administration depuis 2001. Replacer les priorités Cela prouve encore une fois qu'«il n' y pas véritablement de politique claire en matière de gestion de l'eau. Elle prône ainsi de replacer les véritables priorités au centre d'intérêt du gouvernement en place au lieu de rester polariser sur d'autres questions où dépend même l'avenir politique de Benkirane et son équipe. Etant dans une situation peu enviable où les chantiers prioritaires s'entassent, celui là même devrait faire face à un grand défi, celui de savoir comment mettre ces trois ingrédients de croissance (ressources, gouvernance et justice sociale) dans le bon ordre. En termes plus simples, par quoi il faut commencer : est-ce la question des ressources (humaines, financière et naturelles) et laisser pour après la gouvernance. Ou c'est le contraire ? Une équation apparemment insoluble dans le court et moyen terme. Les faits sont là pour le prouver. Faut-il encore prendre en considération le fait que les arbitrages politiques sont très difficiles, pour ne citer que le cas du grand chantier du TGV marocain dont le coût d'investissement s'élève à plus de 2 milliards d'euros, comme le signifie Yassine Laib, directeur général de la société Bi Water. Les ressources alternatives Situé dans une zone de stress hydrique caractérisée par la raréfaction des ressources en eaux, le Maroc est invité à revoir sa politique en matière de l'eau. Laib recommande d'accorder plus d'intérêts aux ressources alternatives, bien que leur coûts sont très élevés. À titre d'exemple, le dessalement de l'eau, qui «représente un facteur de 10 par rapport à une station d'épuration, est très énergivore. S'ajoute le traitement des eaux saumâtres qui représente un facteur de 3 comparativement à un traitement classique. Le DG conseille également de s'orienter davantage en vue de compenser les déficits de certaines régions vers le transfert d'eau et les interconnexions de réseaux. Sur ce dernier chapitre, il précise qu'un projet est en cours mais prendrait beaucoup de temps pour sa réalisation. * Tweet * *