M'hamed El Khalifa a lancé un appel à ses militants afin de se mobiliser pour la réforme du parti. Il a également tenu à préciser que sa candidature n'était pas à l'ordre du jour alors que l'élection du SG de l'Istiqlal aurait lieu le 11 janvier 2013, date anniversaire de la présentation du manifeste de l'Indépendance. M'hamed El Khalifa lors du point de presse qu'il a organisé, hier, à Rabat. « La crise que vit le parti actuellement dépasse le conflit entre deux candidats. Il s'agit d'une crise structurelle.» Mohamed Khalifa, membre du comité exécutif du Parti de l'Istiqlal a affirmé qu'il s'agissait d'une première pour l'Istiqlal et que même la crise qu'a connue le parti en 1959 n'était pas aussi grave que celle qu'il connaît en ce moment. « Le conflit entre Hamid Chabat et Abdelouahed El Fassi n'est que l'arbre qui cache la forêt », a-t-il ajouté. Le problème que vit le parti actuellement est, selon El Khalifa, la conséquence d'un laisser-aller qui a duré plus d'une décennie. « Nous avons fait trop de concessions au sein du parti. Nous avons relâché les barrières d'accès aux postes de responsabilité au sein de l'Istiqlal. Et aujourd'hui, le parti a été envahi par des personnes qui n'ont rien à voir avec son idéologie. Il y a d'ailleurs dans le gouvernement actuel des ministres que nous ne connaissons pas et qui n'ont rien à voir avec le parti. » Il cite notamment l'actuel Ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement et se trompe d'ailleurs sur son nom, l'appelant Omar au lieu de Fouad. « Je connais Omar Douiri, son père, mais Fouad, non. Je ne connais pas ce monsieur, je ne sais même pas comment il est arrivé au parti ». Assumer la responsabilité collective « Vous ne connaissez pas toutes les vérités, a déclaré M'hamed El Khalifa à la presse. Nous savons très bien d'où vient la crise. » La première étape selon M'hamed El Khalifa est d'assumer la responsabilité de l'échec. « C'est une responsabilité collective que nous devons tous, au sein du parti, reconnaître. » Il appelle en effet les militants de l'Istiqlal à mettre l'intérêt du parti en priorité face à toute autre considération. Dans son Appel aux militants et militantes du parti, il établit quatorze aspects de la crise actuelle du parti. L'appel contient également une liste de sept recommandations afin de sortir de la crise actuelle. « D'autres mesures seront nécessaires après l'élection du secrétaire général afin de restructurer entièrement le parti », a précisé M'hamed El Khalifa. Cet appel est le fruit d'une concertation avec de nombreux membres de l'Istiqlal issus de toutes les régions du Maroc. « Ce que j'ai remarqué pendant l'élaboration de cet Appel est que beaucoup de militants avaient perdu l'esprit d'initiative. Tout le monde s'accorde à dire que le parti connaît une crise grave mais il n'y a plus de tentative de réflexion à des solutions.» Bien que cet appel soit le résultat d'un travail de concertation avec plusieurs militants de l'Istiqlal, El Khalifa insiste pour dire qu'il est le seul responsable de ce qui y est écrit. « Je suis le seul auteur de ce texte, mais celui-ci reflète l'opinion de tout le parti puisque je me suis concerté avec des militants de tous bords avant de l'écrire. » Il déclare pourtant que ni Hamid Chabat ni Abdelouahed El Fassi n'ont été contactés à ce sujet mais qu'« étant militants du parti, ils accepteront le contenu de mon Appel ». Il a appelé les deux candidats à surmonter leur égocentrisme et à faire valoir l'intérêt du parti avant tout. « Je pense que Hamid Chabat et Abdelouahed El Fassi devraient tous deux reconnaître leur erreur et retirer leurs candidatures. » Et d'ajouter : « La date du 22 septembre n'est pas sacrée. La date sacrée sera lorsque les deux candidats assumeront leurs responsabilités et se retireront de cette bataille. » « Je ne suis pas la solution miracle » « La crise du parti ne va pas se régler après l'élection du 22 septembre », a indiqué M'hamed El Khalifa. Selon lui, si l'élection se tient dans le contexte actuel, cela divisera le parti encore plus. « Le candidat perdant à l'élection quittera éventuellement le parti avec ses partisans. » El Khalifa s'indigne de l'état actuel de la campagne électorale qui ne reflète pas selon lui l'idéologie istiqlalienne. « Dans l'histoire du parti, le secrétaire général a toujours fait l'objet d'un respect particulier, a ajouté El Khalifa, mais avec ce qui se passe actuellement, comment voulez-vous que les membres du parti respectent le secrétaire général ? » Il a également tenu à préciser que « personne au sein du parti n'est contre la démocratie, mais nous ne voulons pas que ce principe soit utilisé pour imposer une dictature. » En réponse aux rumeurs concernant son éventuelle candidature, M'hamed El Khalifa a insisté à préciser qu'il n'était pas candidat au poste de secrétaire général du parti. « Je ne compte pas me présenter à la candidature du poste de secrétaire général, a-t-il déclaré. Par ailleurs, et contrairement à ce qui est paru dans les médias, je ne suis ni l'alternative, ni la solution magique ou miracle. » * Tweet * *