L'accident survenu hier près du col de Tizi-n-Tichka, est de loin le plus mortel enregistré au Maroc, pays où l'hécatombe routière constitue une tragédie humaine qui ressemble à une guerre ouverte coûtant au royaume des pertes humaines et plusieurs millions de dirhams. Cette guerre des routes fauche en moyenne 10 victimes par jour tant en milieu urbain que sur les différentes routes interurbaines. Si l'état des routes est inlassablement remis en question par les usagers, il n'en demeure pas moins que le facteur humain est responsable d'une bonne partie de ces drames. En novembre 2010, un car transportant des ouvriers avait chuté dans un oued à Bouznika, près de Rabat, provoquant la mort de 24 personnes par noyade. Le chauffeur avait tout simplement ignoré le niveau de crue de l'oued suite à des pluies diluviennes. En juillet 2011, quatorze personnes avaient trouvé la mort dans une meurtrière collision frontale entre deux autocars près de Tinghir. 35 personnes avaient aussi été blessées, dont 7 grièvement. Mais que faire pour stopper cette hémorragie et éviter à des familles marocaines la perte d'un être cher ? Le Chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, avait exhorté au mois d'août dernier, les conducteurs, à prendre toutes les précautions pour éviter de porter atteinte à la vie des citoyens, et ce, au vu de la recrudescence des accidents de la route dans le royaume. Benkirane avait mis en garde contre les répercussions négatives des accidents de la route, qui occasionnent la mort d'innocents et des handicapés. Il avait même insisté sur la responsabilité des individus, et sur l'impératif de sanctionner fermement les dépassements. Qui vivra verra.