A quelques semaines de la visite du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, le Maroc célèbre la journée mondiale des victimes de disparition forcée. Khadija Ryadi, présidente de l'AMDH. Célébrée pour la première fois en 2011, la journée mondiale des victimes de disparition forcée a lieu le 30 août. Le 1er mars dernier, le Maroc avait ratifié la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Le pays avait signé cette convention en 2007. L'Association marocaines des droits humains (AMDH) avait, à l'occasion, exprimé sa satisfaction suite à la décision du gouvernement de ratifier la convention. Toutefois, l'AMDH insiste, dans son dernier communiqué, sur « la nécessité pour l'Etat de compléter les mesures nécessaires à la mise en application de la convention ». Disparitions forcées au Maroc « Bien que leur fréquence ait diminué durant les dernières années et que leur durée ne dépasse plus les quelques jours ou semaines », les cas de disparition forcée « existent encore au Maroc », peut-on lire dans un communiqué de l'AMDH. Vingt cas de disparitions forcées ont été énumérés dans le dernier rapport de l'association, « mais ils ne s'agit que des cas qui ont été déclarés à l'AMDH », précise-t-on. Tous ces cas ont été communiqués au Ministère de la Justice, au Ministère de l'Intérieur et à la Direction Générale de la Sécurité Nationale. La moitié seulement a eu une réponse de la part du Ministère de la Justice qui nie tout enlèvement, indique le communiqué de l'AMDH. En ce qui concerne, le sort des dossiers de l'Instance Equité Réconciliation (IER), l'AMDH accuse l'Etat de sa « faible volonté ». « L'Etat fait traîner les choses au lieu de trouver une solution juste et globale au fichier des disparitions forcées dans le cadre d'infractions liées à des violations flagrantes des droits de l'homme commises au cours des cinquante dernières années. » L'AMDH indique également que l'approche adoptée jusqu'à présent pour traiter ces dossiers a échoué. « De nombreuses recommandations citées dans les rapport de 2006 n'ont toujours pas été appliquées. Parmi ces recommandations, l'Etat marocain devait présenter des excuses officielles et publiques aux victimes. Il doit également ratifier la Convention de Rome de la Cour Pénale Internationale et élaborer une stratégie nationale pour lutter contre l'impunité. Le rapporteur de l'ONU en visite au Maroc La visite de Juan Méndez, rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, est prévue au courant du mois de septembre. Dépendant de la Commission des droits de l'Homme des Nations unies, le rapporteur spécial sur la torture a pour mission d'effectuer des missions d'enquêtes dans chaque pays. Méndez a également pour mission de communiquer sur les cas urgents de risque de torture auprès des pays concernés. La mission du rapporteur couvre tous les pays, qu'ils aient ratifié ou non la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Adoptée en 1984 par l'ONU, cette convention est entrée en vigueur en 1987. Jusqu'à présent, 88 pays dans le monde ont signé cette convention. Le Maroc l'a signée en 1986 et l'a ratifiée six ans plus tard. * Tweet * *