L'OMDH d'Amina Bouayache compte lancer une campagne afin d'amener Rabat à adhérer à la convention de décembre 2006. L'AMDH demande aux pouvoirs publics de «présenter les listes complètes des noms des 742 disparus, cités dans le rapport final de l'Instance équité et réconciliation (IER) dans lequel l'instance avait affirmé détenir des preuves évidentes concernant les circonstances, les lieux des enlèvements et les conditions des décès». (Suite de la Une) Le 30 septembre est la Journée mondiale contre les disparitions forcées. Les ONG marocaines des droits de l'Homme, à l'unisson, saisissent cette occasion pour exiger du gouvernement de ratifier la convention internationale de la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. L'OMDH d'Amina Bouayache compte lancer une campagne afin d'amener Rabat à adhérer à cette convention, adoptée, le 20 décembre 2006, par consensus par l'Assemblée générale des Nations unies. S'en est suivie une campagne menée par des ONG pour sensibiliser les Etats aux bienfaits de la ratification de cet accord. L'OMDH en faisant partie. Ne s'arrêtant pas à ce stade, cette association a interpellé la Primature sur cette question. Août 2008, Abbas El Fassi, dans une lettre, assure que la procédure d'adhésion à la convention de décembre 2006 est en cours. Deux années après cette promesse, force est de constater que rien n'a été fait. La ratification marocaine se fait toujours attendre. Ce qui n'est guère fait pour décourager l'ONG de Amina Bouayache puisqu'elle appelle également les partis politiques et les acteurs de la société civile à exercer des pressions sur le Premier ministre pour qu'il ratifie la convention internationale de la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcés. Plus explicite, l'AMDH de Khadija Riaydi exige, dans un communiqué, des pouvoirs publics de «présenter à l'opinion publique nationale et internationale les listes complètes des noms des 742 disparus, citées dans le rapport final de l'Instance équité et réconciliation dans lequel l'instance avait affirmé détenir des preuves évidentes concernant les circonstances, les lieux des enlèvements et les conditions des décès». Sur la même ligne, l'AMDH, s'appuyant sur le travail initié par l'IER, demande la vérité sur le sort des disparus célèbres. L'ONG cite les noms de Mehdi Ben Barka, Houcine Manouzi et Abdelhak Rouissi. Dans son communiqué, l'AMDH réitère son appel pour juger les auteurs des disparitions forcées. Lutter contre l'impunité est une revendication partagée par la majorité des ONG marocaines des droits de l'homme. Au même titre que l'OMDH, l'AMDH fait le vœu que cessent les enlèvements et les disparitions forcées. Pour mémoire, dans un rapport publié, fin juillet, l'ONG de Khadija Riyadi a relevé, durant les premiers six mois de cette année, 13 cas d'enlèvement de personnes, alors qu'en 2009, 17 cas de rapt ont été signalés à l'association par les proches des victimes. L'AMDH demande également au gouvernement marocain de ratifier la convention du 20 décembre 2006 et ce conformément d'abord à ses engagements pris lors de la présentation de sa candidature à siéger au Conseil des droits de l'Homme relevant de l'ONU et ensuite aux promesses faites par le Premier ministre, Abbas El Fassi, devant les représentants de la Fédération euro-méditérranéenne contre les disparitions forcées de ratifier la convention adoptée par consensus par l'Assemblée générale de l'ONU avant la fin de 2009. Une promesse, au même titre que celle faite à l'OMDH par le même Abbas El Fassi en 2008, qui attend concrétisation.