Plusieurs établissements pénitentiaires viennent de connaître de nouvelles nominations à leur tête. Ces dernières rentrent dans une logique de réforme visant à améliorer des structures d'incarcération longtemps qualifiées de « terribles » par la société civile. Les nominations décidées, notamment pour la direction de la prison Oukacha à Casablanca, visent quelque part à redorer l'image de la gestion des prisons du pays auprès de la communauté des ONG nationales et internationales. Les nominations ont concerné plusieurs établissements à savoir les prisons locales d'El Jadida, de Tanger, de Larache, de Tétouan, de Nador, d'Oujda, d'Azrou, de Tifelt, de Toulal, de Sidi Bennour et de Salé 2, ainsi que la prison agricole de Roumani et les centres de redressement d'Ain Sebaa et de Benslimane. En plus de la prison locale d'Ain Sebaâ 1, le centre de redressement de Salé, la prison locale de Safi (Domaine agricole Moul Bergui), la prison locale de Salé 1 et enfin la prison agricole de Fkih Bensaleh. Tous ces établissements pénitentiaires ont connu des directeurs hommes à leur tête hormis 3 qui sont des femmes. « Ces nominations s'inscrivent dans le cadre du processus de réforme visant à améliorer les prestations de ces établissements et à en assurer l'efficacité et le professionnalisme, tout en reflétant le souci d'associer la femme à l'exercice des responsabilités », écrit la MAP. Un nouveau départ pour les prisons Le communiqué souligne aussi que « les nouveaux responsables ont été sensibilisés quant au respect des lois régissant les établissements pénitentiaires et à la nécessité de se conformer aux dispositions et règles relatives aux droits humains et de porter attention aux prestations de santé fournies aux détenus, sans discrimination ». En effet, vu le récent rapport sur les prisons au Maroc, les nouveaux directeurs se verront obligés d'améliorer la qualité de vie tout en veillant à l'hygiène des prisonniers et à leur santé physique et morale. Ces changements arrivent enfin pour tenter de réparer les bavures répétées dans les structures d'incarcération et de réinsertion. Un rapport « terrible » Rappelons qu'une commission exploratoire s'est déplacée dernièrement dans les prisons du royaume pour élaborer un rapport sur leur état. Le contenu , publié juillet dernier, est loin d'être élogieux envers l'Administration pénitentiaire et, des ONG appellent à la démission imminente de son délégué général Hafid Benhachem. « Surpopulation, encombrement, absence des services de restauration, mais aussi un grand manque d'hygiène et une forte présence de trafic et consommation de drogues, avec un grand nombre de pratiques déviantes et perverses». Ce n'est pas de ma faute. Il y a un recours excessif à la détention préventive. J'en ai publiquement parlé aux parlementaires, à la presse…Il y a des mesures alternatives que les juges doivent appliquer, mais ils ne le font pas...», a affirmé Ben Hachem dans une interview accordée vendredi à nos confrères de L'Economiste. * Tweet * *