Eté 1907. Après avoir sécurisé Casablanca avec l'aide des troupes espagnoles et avec l'engagement de soldats algériens naturalisés français, les forces d'occupation allaient partir à la conquête de la Chaouïa. « Dans la nuit du 20 au 21 septembre 1907, pour la première fois depuis le débarquement des troupes françaises à Casablanca, l'ordre fut donné aux troupes de se tenir prêtes à partir de trois heures. Le corps de débarquement allait attaquer le camp de Sidi Brahim, prélude à une vaste campagne dans la plaine de la Chaouïa sous le commandement du Général d'Amade ». Ces propos sont ceux du capitaine Grasset qui a édité en 1912 un recueil fort instructif intitulé « A travers la Chaouïa avec le corps de débarquement de Casablanca ». Il raconte avec précision quelles étaient les armes et techniques utilisées par la France pour faire plier les tribus dissidentes. Après Casablanca, il y eut la prise de Médiouna, l'occupation de Bouznika et de Berrechid et l'arrivée des troupes coloniales à Settat. Si la mission du Général d'Amade était de « pacifier la province de la Chaouïa », plusieurs exactions ont été commises envers les populations « indigènes » comme les appelaient les Français. La politique de la terre brûlée était de mise et il fallait à tout prix « sécuriser » deux principaux centres de rébellion : Settat et M'dakra. Cette action ciblée, afin de soumettre les Oulad Saïd et les M'dakras, réussit au Général français qui crie victoire en mai 1908. Entre le début et la fin des opérations contre la Chaouïa, des milliers de valeureux combattants marocains perdront la vie pour l'honneur de la Nation.