Le gouvernement présidé par Abdelilah Benkirane a promis, à plusieurs occasions, d'encourager l'auto-emploi et de relancer la machine entrepreneuriale nationale, tout en encourageant les IDE (Investissements directs étrangers). En parallèle, certaines voix se sont élevées pour demander au gouvernement de maintenir dans le giron de l'Etat toutes les entreprises publiques dites stratégiques (RAM, ONCF…). En 1973 déjà, le Maroc a opéré un virage historique dans son système économique. Feu Hassan II promulgue un dahir induisant une transformation profonde au niveau des structures de l'économie nationale, la « marocanisation » est née. Concrètement, un étranger ne pouvait plus détenir plus de 50 % du capital d'une société active sur le territoire national. Il s'agissait pour le défunt souverain de désamorcer une bombe à retardement sociale sur laquelle était assis le Maroc. Objectif de cette politique de « marocanisation » : créer plus d'opportunités pour les Marocains et générer plus d'emplois. Malheureusement, cette politique allait aboutir sur le renforcement de l'économie de rente qui ronge le Maroc de nos jours encore. Par ailleurs, la « marocanisation » a consolidé les positions économiques et financières des personnalités nanties, enrichissant les riches et appauvrissant encore plus les pauvres. Seul point d'honneur à mettre en exergue : le rocking-chair sur lequel s'installent les banques marocanisées. Dix ans après, la page de la « marocanisation » allait être tournée avec l'avènement du programme d'ajustement structurel en 1983. Un modèle à suivre ?