Victoire, succès, hégémonie. L'Espagne s'est adjugée le titre de la 14e édition de la Coupe d'Europe des nations face à l'Italie (4-0). Une victoire qui permet à la Roja de devenir la 1re équipe dans l'histoire du football qui réalise un triplet Euro-Mondial-Euro. En écrasant l'Italie, 4 à 0, l'Espagne a conquis non seulement l'Europe mais le monde depuis la capitale ukrainienne, dimanche. L'Espagne, ou la meilleure équipe au monde. On se demande qui pourrait arrêter cette génération de joueurs qui ont fait de l'Espagne l'incarnation parfaite du football moderne. Simple, ludique et distrayant, le jeu de la Furia Roja a bien fait les malheurs de plusieurs équipes du tournoi. Ce n'est guère un secret de Polichinelle. Quand les joueurs se connaissent et jouent ensemble depuis sept ans, le résultat ne peut être que satisfaisant. Mais avec ces joueurs, la satisfaction demeure un art à savourer, à valoriser et à transmettre lors des rencontres qui sont suivies par les milliers de spectateurs au stade, et les centaines de millions de téléspectateurs devant leurs écrans. Ce dimanche, l'Espagne a conquis non seulement l'Europe mais le monde depuis la capitale ukrainienne, Kiev. Modestement qualifiée et étonnamment critiquée, l'Espagne cachait bel et bien une surprise pour la finale qui l'a opposée à l'Italie. Une équipe qui s'est forgée le statut d'outsider durant son parcours en ayant comme seule inspiration Andrea Pirlo, qui n'était pas apparemment dans son assiette le jour du match. Avec toute l'effervescence qu'il y avait autour de Balotelli, Pirlo, ou encore Gigi Buffon qu'Iker Casillas a avoué prendre comme modèle lors d'une conférence de presse, l'Italie a enfilé, contre son gré, le costume du favori. Chiellini blessé, l'Italie souffre La rencontre débute avec des échanges des deux cotés. Avec ses trois milieux véloces et techniques placés en attaque, Vicente Del Bosque avait la certitude de ce qui allait se produire en première mi-temps. D'ailleurs, avant que le premier quart d'heure ne s'écoule, le trio confirme ses plans grâce à un Cesco virevoltant qui réussit une pénétration sans faute dans la surface de réparation. Une action qui aboutit par un centre vers David Silva qui change la trajectoire du ballon en le mettant au fond des filets. Il concrétise ainsi la domination de ses coéquipiers dans le début du match. A une petite différence, l'Italie avait bien encaissé le coup et on s'attendait à la fougue de ses joueurs sur le terrain. Mais comme un malheur ne vient jamais seul, Cesare Prandelli se voit contraint de substituer Chiellini par Balzaretti pour cause de blessure. Soumis à la pression, les Italiens finissent par encaisser un 2e but à la 41e minute après une belle démonstration de Jordi Alba, qui s'est lancé à la « Usain Bolt » pour débloquer la défense et placer le ballon finement du pied gauche dans les filets de Buffon. Balotelli effacé face à Ramos De retour des vestiaires, Di Natale tente de réduire la marque mais se retrouve face à un Casillas vigilant, qui a fait de son territoire une zone interdite pour les assauts italiens. Etincelant face à l'Allemagne, Balotelli s'est trompé de paire de chaussures durant la finale et a été camouflé par un Sergio Ramos des grands jours, qui récolte les fruits de sa maturité précoce. Alors qu'on s'attendait au sifflet final, l'Espagne reviendra deux fois de suite pour faire ses derniers adieux à Bouffon. En marquant le 3e but à la 84e minute, Fernando Torres entre dans l'histoire pour avoir inscrit lors de deux finales successives. Il ne s'arrête pas à ce stade. Quatre minutes après, il sert un caviar à Juan Mata qui inscrit son 1er but de l'Euro et le 4e et dernier de la rencontre. Ainsi, l'Espagne se proclame victorieuse de l'Euro après une victoire incontestée face à l'Italie. Quant aux italiens, qui ont évolué avec les moyens du bord tout au long de cette édition, ils reviennent à la maison avec un pincement au cœur après avoir fini l'Euro sur une humiliante défaite, sans doute la plus sévère de leur historique de rencontres face à l'Espagne. Ils ont dit Vicente Del Bosque, entraîneur de la selection espagnole « Nous avons disputé un match extraordinaire mais il ne faut pas sous-estimer l'Italie. Elle n'a pas eu de chance. Tout nous a souri ce soir. L'Italie avait un joueur de moins, elle avait un jour de repos de moins. Notre succès est historique mais il nous faut maintenant commencer à nous tourner vers le futur et vers les éliminatoires pour la Coupe du monde au Brésil. C'est une grande génération de joueurs. Ils ont des racines et ils savent comment jouer parce qu'ils viennent d'un pays qui sait comment jouer. Nous avons un groupe fantastique, certains jouent à l'étranger, certains ne sont jamais partis. C'est une grande période pour le football espagnol. Après Vienne (victoire en 2008), Luis Aragonés, qui était alors sélectionneur, nous a montré le chemin, la direction à suivre ». Cesare Prandelli, entraîneur de la sélection italienne « C'était un tournoi fantastique pour nous et je dois féliciter les gars pour cela. Dans le premier match contre l'Espagne, je nous avais trouvés excellents car nous étions à 100 % physiquement. Contre l'Espagne, vous devez être au top, faire les bons tacles, mais ce soir cela n'a pas été le cas. Il faut féliciter l'Espagne qui entre dans l'histoire et qui le mérite. Ils ont beau jouer sans attaquant reconnu, ils nous ont quand même posé de graves problèmes. Je nous donnerais un 8/10 dans le tournoi. Lorsque nous survolerons Kiev et que nous verrons les lumières du stade, je ressentirai s de la déception mais je serais fier ».