Suite à sa réunion trimestrielle, BAM décide de maintenir le taux directeur à 3% et s'attend à ce que la croissance économique soit aux alentours de 3% en 2012. «Nous préférons démarrer lentement dans notre ambition de relance de l'économie de crédit que d'aller rapidement, c'est plus sûr et sain», explique le gouverneur de la Banque centrale. Le taux interbancaire ne changera pas. Il est de 3% et le demeurera. Telle était la décision du conseil de Bank Al-Maghrib, réuni mardi 19 juin courant à Rabat. Les raisons de ce statu quo résident dans des prévisions rassurantes quant à l'évolution de l'inflation qui devrait s'établir à 2% au troisième trimestre de 2013. Quant à celle de 2012, elle a été revue à la baisse, passant de 1,7% à 1,4%. Pourtant, la hausse des prix de carburant n'a pas encore pesé de son poids sur les prix, ni l'abaissement du taux directeur intervenu un trimestre auparavant. En effet, le fait d'avoir ramené ce taux de 3,25% à 3% a été effectué dans le but de dynamiser l'économie en favorisant la consommation par le biais des crédits. Or ceux-ci ont, au contraire connu une décélération. Le taux de progression du crédit bancaire est passé de 9% à 6% entre le premier trimestre et le mois d'avril. Les crédits accordés au secteur privé ont vu leur croissance passer de 7% à 5,1%. Une décélération qui n'alarme pas Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, qui précise qu'il y a une certaine atonie, notamment en matière des demandes de crédits d'investissement dans le secteur du tourisme. Il n'empêche que les nouvelles mesures prises en faveur des petites et moyennes entreprises ont permis de constater une hausse des demandes à ce niveau. D'ailleurs fait-il remarquer: « nous préférons démarrer lentement dans notre ambition de relance de l'économie de crédit que d'aller rapidement, c'est plus sûr et sain ». Inflation maîtrisée Quant à la décision prise par le gouvernement d'augmenter les prix du carburant, son impact ainsi que celui la prochaine hausse de 5% du SMIG à partir de juillet ont été inclus dans les projections de l'évolution future de l'inflation. Certes le taux aurait pu être plus important mais « la baisse des prix des services de téléphonie et de télécopie, de 22,3% sur l'année et de 9,5% pour la seule période entre février et mars, a impacté de manière considérable les prévisions », a expliqué Jouahri. Il y a lieu de souligner que le ralentissement des prix internationaux des produits énergétiques et la baisse de ceux hors énergie continuent au niveau interne de se transmettre aux prix à la production industrielle, dont la hausse en glissement annuel s'est établie à 6,5% en avril, 7,2% en mars et 8,7% en février. Par ailleurs, « l'atténuation de l'inflation au niveau international et l'affaiblissement de l'activité chez les pays partenaires du Maroc laissent indiquer que les tensions inflationnistes d'origine externe devraient rester modérées au cours des prochains trimestres », explique-t-on à BAM. Quant à la prévision de croissance, celle-ci devrait se maintenir à moins de 3% pour le PIB global et entre 3% et 4% pour sa composante non agricole, en liaison avec la matérialisation des risques liés au ralentissement de l'activité des partenaires et la baisse de la production céréalière. * Tweet * * *